Le Trocadéro, le Palais Galliera, le Palais de Tokyo, les Serres d'Auteuil.
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La tour Eiffel.
Vue du trocadéro.
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La tour Eiffel.
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La tour Eiffel.
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La tour Eiffel.
Vue du trocadéro.
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Le Trocadéro.
Dès 1876, on parle d'aménager les lieux pour l'exposition universelle de 1878. Il est alors projeté dans le programme du Concours pour l'exposition universelle de 1878 d'édifier une « formidable salle de réunions publiques et de solennités ». Le palais est conçu par les architectes Gabriel Davioud et Jules Bourdais, s'inspirant de la Giralda de Séville, du Palazzo Vecchio de Florence et surtout d'un projet du baron Haussmann datant de 1864. Le palais est finalement détruit, remplacé par le palais de Chaillot bâti pour l'exposition spécialisée de 1937, qui reprend l'essentiel de l'ossature de l'ancien édifice (seule la partie centrale du palais du Trocadéro laisse la place à une esplanade).
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Le Trocadéro.
L'esplanade est créée, en même temps que le palais de Chaillot, au milieu des années 1930. À son emplacement, se trouvait la salle de concert de l'ancien palais du Trocadéro. De chaque côté, contre le palais, se trouvent quatre statues dorées (donc huit au total) dont sept sont des femmes et un jeune garçon. A gauche, la statue Les Fruits, de Félix Desruelles. Puis, le Printemps, de Paul Niclausse ; les Jardins, de Robert Couturier ; les Oiseaux, de Louis Brasseur.
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Le Trocadéro.
Complétement à gauche, la Jeunesse, d’Alexandre Descatoire. Puis, Flore Marcel Gimond ; le Matin, de Jean Paris dit Pryas ; La Campagne Paul Cornet.
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Le Trocadéro.
Hercule domptant un bison, statue réalisée en bronze en 1937 par Albert Pommier (1880-1944)..
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Palais Galliera.
Le Palais Galliera (1888), d’inspiration Renaissance italienne, abrite le musée de la Mode de la Ville de Paris, construit par l’architecte Léon Ginain (1825-1898) pour accueillir les collections de Maria Brignole- Sale, duchesse de Galliera (1811-1888). Cette dernière légua ses biens à la Ville de Gênes, mais fit don du palais à la Ville de Paris.
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Palais Galliera.
Situé sur une ancienne carrière de calcaire à ciel ouvert, le sol de la parcelle fut consolidé. Le jardin a fait l’objet d’une rénovation profonde en 2003 et de replantations en 2005. La fontaine de l'Avril (1916), ornée d’une statue en bronze de Pierre Roché, les sculptures Dieu Pan et un tigre (1897) de Just Bécquet et Enfance de Bacchus (1857) de Jean Perraud, agrémentent ce jardin. Labellisé pour sa gestion écologique, il est planté de tilleuls, sophoras, marronniers et sa plate-bande centrale a été plusieurs fois primée lors du concours des décorations florales estivales. La façade sur jardin est rythmée par trois baies en plein cintre alternant avec des colonnes adossées et baguées. Chaque baie s'orne d'une sculpture représentant les trois arts majeurs : la Peinture d'Henri Chapu, l’Architecture de Jules Thomas et la Sculpture de Pierre Cavelier.
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Palais Galliera.
Les rampes d’escalier, les baies vitrées et les grilles du square Brignole-Galliera sont issues des mêmes ateliers que la Tour Eiffel.
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Palais Galliera.
Statue en bronze de Pierre Roché.
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Palais Galliera.
Le péristyle se prolonge de deux ailes, comme deux portiques déployés de part et d’autre du bâtiment. Ils surplombent deux escaliers descendant aux terrasses qui précèdent le square. Chaque portique présente la même composition : deux sculptures, l’une dans sa niche centrale et l’autre à son extrémité. À l’Est, l’Effort (1890) d’Alfred Boucher, au centre, tourne le dos au Jeune berger (1894) d’Alexandre Pezieux.
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Palais Galliera.
Sous le portique Ouest, Protection et Avenir (1893) d’Honoré Icard, au centre, répond Au soir de la vie (1906) de Gustave Michel.
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Palais Galliera.
La façade sur l’avenue Pierre Ier de Serbie, unique entrée du palais, s’ouvre sur une cour d’honneur pavée et bordée d’un péristyle en hémicycle d’ordre ionique.
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Palais Galliera.
Il présente une esthétique très populaire au XIXe siècle, connue sous l’appellation de « style Beaux- Arts », fréquemment employée pour la création d’établissements publics. D’un ensemble composite aux multiples références, l’inspiration Renaissance prédomine tant dans le traitement des baies vitrées monumentales – évoquant les baies serliennes chères à Palladio - que dans celui des façades.
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Palais Galliera.
C'est un parfait exemple du bâti de la fin du XIXe siècle alliant traditions architecturales et innovations techniques : sous les pierres de tailles, une structure métallique soutient l’édifice. Elle a été réalisée par l’entreprise de Gustave Eiffel qui figure dans les permis de construire sous la mention : « Serrurerie et ferronnerie, Mr Eiffel entrepreneur ».
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Palais Galliera.
Le hall d’entrée et sa porte monumentale en acajou massif conduisant au salon d’honneur.
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Palais Galliera.
Dans le hall d’entrée, une niche en forme de coquille a été sculptée au-dessus de la porte monumentale en acajou massif conduisant au salon d’honneur pour recevoir le buste de la généreuse donatrice. Marie Brignole-Sale naît à Gênes le 5 avril 1811 au sein d’une famille patricienne qui a donné à la ville des doges, des sénateurs, des ambassadeurs et des poètes. Le marquis Antoine de Brignole-Sale fut nommé préfet de la République ligurienne sous Napoléon Ier. Il fut ensuite ambassadeur de Sardaigne en France auprès du roi Louis-Philippe qui apprécie grandement le diplomate génois. Dès lors Marie est élevée, pour ainsi dire, à la cour des Tuileries avec les enfants de Louis-Philippe pour lesquels elle gardera un profond attachement.
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Palais Galliera.
Le buste de Marie Brignole-Sale, duchesse de Galliera. Menue, blonde aux yeux bleus, aux traits fins et dotée d’une vive intelligence, la jeune femme polyglotte épouse, en 1828, le marquis Raphaël de Ferrari. Il est issu, comme elle, d’une puissante famille génoise. Principal constructeur des chemins de fer de la Haute Italie, promoteur de la ligne Paris-Lyon-Méditerranée, il crée avec les frères Pereire la banque Crédit Mobilier et participe à la construction du canal de Suez. En 1837, le couple se porte acquéreur du domaine de Galliera situé sur le Reno en Emilie. Marie Brignole-Sale, marquise de Ferrari, choisira, par goût, de se faire appeler exclusivement duchesse de Galliera. Le 22 novembre 1876, le duc décède à Gênes. Philippe, le fils unique, refuse l’héritage de la fortune et du titre ducal de son père. La duchesse de Galliera obtient alors que le titre soit repris par Antoine d’Orléans, son fils de cœur. Agée de 65 ans, veuve et rejetée par son fils, la duchesse se retrouve à la tête d’une immense fortune de 225 millions de francs-or qu’elle s’emploie dès lors à dépenser en œuvres de bienfaisance. Elle fonde à Clamart l’hospice Ferrari pour personnes âgées et un orphelinat à Meudon.
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Palais Galliera.
Paul-René Léon Ginain fait appel à Giandomenico Facchina pour la réalisation des sols en mosaïques et des plafonds peints du palais. On y voit les lettres M B G (Marie Brignole Galliera) entrelacées. Pour sa collection parisienne, elle décide de faire construire un palais qui servira de musée sur un terrain dont son mari s’était rendu propriétaire. Outrée par la discussion entamée sur l’expulsion des princes de 1883 et par l’adoption de la loi constitutionnelle du 14 août 1884 qui rend le comte de Paris inéligible à la présidence de la République, la duchesse décide de représailles à sa façon. Par son testament olographe du 7 octobre 1884, elle retire le legs de ses riches collections à la France au profit du Palazzo Rosso à Gênes. Elle choisit donc de déposséder Paris, sa ville de cœur, tout en maintenant la construction du palais Galliera. Dès son achèvement le palais sera mis à la disposition de la Ville de Paris. À l’âge de 77 ans, Marie Brignole-Sale duchesse de Galliera s’éteint le 9 décembre 1888 à Paris.
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Palais Galliera.
Un rouge éteint pour les murs, un noir ciré pour les boiseries, des décorations sculptées au niveau des corniches, le décor intérieur conçu par l’architecte est, comme l’agencement des salles, le témoin des théories muséographiques du temps décrites par Prosper Mérimée. La couleur des murs est d’une valeur sombre pour donner plus de luminosité et d’éclat aux œuvres exposées.
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Palais Galliera.
Pensé comme un musée dès sa création, le bâtiment reprend les conceptions de la muséologie de la seconde moitié du XIXe siècle établies par Félix Duban au Louvre : le cœur du bâtiment est occupé par le salon d’honneur, grande salle rectangulaire à éclairage zénithal, il est bordé, sur ses trois côtés, de galeries ouvertes sur le square Galliera par des baies en plein cintre. La façade sur jardin correspond à la grande galerie tandis que de part et d’autre sont disposées deux petites galeries. Enfin, une cinquième salle, le petit salon, vient clore les espaces dédiés à l’exposition.
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Palais Galliera.
Plafond d'une des deux petites galeries.
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MARIANO FORTUNY
Robe de type Eleonora. Toile de lin beige imprimée bleu et doré, perles en verre, vers 1910-1915. Fils de Mariano Fortuny y Marsal, célèbre peintre catalan mort prématurément à l'âge de 36 ans, et de Cecilia de Madrazo y Garreta, elle-même issue d'une dynastie d'artistes espagnols, Mariano Fortuny y Madrazo naît à Grenade en 1871. Il se considère d'abord comme peintre, héritier de son père, auquel il consacrera l'ouvrage Fortuny 1838-1874, publié en 1933.
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MARIANO FORTUNY
Robe Eleonora. Velours de soie noir imprimé argenté, taffetas de sole noir plissé, cordonnet en soie noire, perles en verre noires et blanches Après 1910. La robe Eleonora, qui s'inspire du Moyen Âge, est un modèle emblématique de Mariano Foctuny. Doit-elle son nom à Eléonore de Tolède ou à la comédienne Eléonore Duse (1858-1924) qui porta ce modèle ? Collectionneur insatiable, Mariano Fortuny y Marsal réunit un ensemble exceptionnel d'armes, céramiques, tapisseries, tentures et étoffes exposées dans son atelier, via Flaminia à Rome. La vente qui disperse à Paris en avril 1875 une partie de cette collection a un retentissement considérable. Animée de la même passion, Cecilia enrichit d'étoffes et de vêtements anciens cet ensemble prestigieux qui suscite l'admiration des visiteurs de passage au palazzo Martinengo, à Venise, où la famille s'est installée en 1888. Collectionneur à son tour, Mariano Fortuny est d'autant plus marqué par la passion familiale pour le textile qu'elle ravive une tradition de la Renaissance italienne qui a brillé à Venise d'un éclat tout particulier.
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MARIANO FORTUNY
Abaïa. Velours de soie coupé vert d'eau, décoloré (pour créer l'illusion du vieillissement) et imprimé doré (décor végétal de style Renaissance). Après 1910. La découverte, en 1892, à Bayreuth, de Richard Wagner et du concept d'œuvre d'art total ouvre à Mariano Fortuny de vastes perspectives dont témoignent ses réflexions scéniques. attestent le rôle majeur de la lumière dans ses créations. Inventeur de génie, il explore de nouvelles méthodes d'éclairage indirect avec réflecteur appliqué au théâtre, s'adonne à la gravure, à la peinture et à la photographie. Sa formation de peintre est essentielle dans ce processus créatif. La lumière des canaux aux infinies variations chromatiques, les effets de pénombre générés par les vitraux en cul-de-bouteille garnissant les baies du palazzo Pesaro-Orfei trouvent un écho subtil dans les reflets changeants des textiles imprimés.
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MARIANO FORTUNY
Robe Delphos. Satin de soie noir plissé, perles en verre; ceinture imprimée doré d'une grecque à motifs coptes. Entre 1920 et 1949. Cette robe a été portée par Oona Chaplin (1925-1991), quatrième épouse de Charlie Chaplin, et par Géraldine Chaplin. « En 1907, des fragments imprimés anciens, trouvés en Grèce, ont mis sur la recherche de procédés d'impression », écrit Mariano Fortuny. Le nom Knossos et le logo au célèbre labyrinthe dont il baptise sa marque en janvier 1908 témoignent de la place de la Crète minoenne dans son inspiration. Premiers essais d'impression textile réalisés à partir de 1907 en collaboration avec Henriette Nigrin, les différents modèles de châles Knossos sont présentés à Berlin le 24 novembre de la même année par Ruth St Denis, une pionnière de la danse moderne. Ces longues écharpes rappellent par leur richesse chromatique que Fortuny est peintre. Les motifs floraux et marins (poulpes, algues, coquillages), imprimés à la planche, reprennent le répertoire décoratif des vases minoens. Témoignant de la volonté de Fortuny de libérer le corps féminin, le châle Knossos accompagne fréquemment la robe Delphos.
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PAUL POIRET (1879-1944)
Tunique de Bacchus portée par le couturier pour « Les Festes de Bacchus » le 20 juin 1912. Crêpe de coton blanc. Perruque en cannetillé. Renouant avec une tradition née au début du XIXe siècle, la première décennie du XXe siècle est placée sous le signe de l'Antiquité grecque, omniprésente de l'architecture a la danse et de la musique à la haute couture. En Angleterre, les toiles de lord Frédéric Leighton, de Lawrence Alma-Tadema et de John William Godward, empreintes de cette nostalgie, annoncent la robe Delphos de Mariano Fortuny. L'archéologue Théodore Reinach fait construire dès 1902 la villa Kérylos à Beaulieu. Antoine Bourdelle puise dans ce passé. Isadora et Raymond Duncan comptent parmi les figures de proue de ce retour à l'hellénisme qu'incarnent également la chorégraphe Mariquita et la danseuse Régina Badet. Dans le domaine privé, Paul Poiret donne libre cours à son goût immodéré pour la magnificence lors des « Festes de Bacchus », en juin 1912. La même année, la collection hiver de Madeleine Vionnet décline la tunique antique.
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BABANI
Ensemble d'intérieur (tunique et manteau).0 Crêpe de soie ivoire, cordonnet en soie ivoire, perles en verre blanches et blanches pointillées noir; doublure en pongé de soie ivoire Vers 1910-1919.
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MARIANO FORTUNY
Robe Delphos. Toile de coton mercerisé blanche plissée, cordonnet en soie blanche, perles en verre blanches, jaunes et bleues Fin des années 1940. Provient de la garde-robe d'Oona Chaplin (1905-1991), quatrième épouse de Charlie Chaplin. Oona Chaplin possédait plusieurs robes Delphos de différents coloris. Trois sont présentées dans cette exposition. Celle-ci, constituée de trois lés de tissu, fut très vraisemblablement achetée à New York.
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PAUL POIRET MARIANO FORTUNY
Tunique de bacchante portée par Denise Poiret pour « Les Festes de Bacchus » le 20 juin 1912. Mousseline de soie blanche imprimée noir, feuilles en taffetas de soie vert, glands en verre doré, passementerie en fils de soie jaune Paire de sandales en cuir. Le 90 juin 1919, Paul Poiret organise chez lui, au pavillon du Butard, « Les Festes de Bacchus ». Costumé en Bacchus» coiffé d'une perruque dorée, il accueille ses invités, parmi lesquels Isadora Duncan.
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MARIANO FORTUNY
Robe Delphos. Taffetas de soie blanc plissé imprimé de motifs végétaux répartis en trois bandes (noire, beige et brique). Après 1909.
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MARIANO FORTUNY
Corsage de Delphos. Satin de soie pêche et gris plissé, perles en verre. Après 1909.
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MARIANO FORTUNY
Robe Delphos. Taffetas de soie vert bronze plissé, cordonnet en soie noire, perles en verre ambre, perles en verre blanches et noires. Mariano Fortuny dépose le brevet de cette robe à Londres le 2 juin 1913 et le complète le 24 octobre. Il en dépose le modèle au Conseil de prud'hommes de la Seine, à Paris, le 30 janvier 1914. Un ingénieux système de cordonnets permet de resserrer la taille. La robe exposée ici est constituée de quatre lés de soie plissée.
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MARIANO FORTUNY
Boîte pour robe Delphos. Carton. Après 1907. Emballée et livrée dans une boîte en carton ronde ou carrée, ornée de la griffe de la maison, la robe Delphos conserve son plissé. L'étiquette est celle d'Elsie McNeill, qui ouvre à la fin des années 1920 une boutique Fortuny à New York, 509 Madison Avenue.
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MARIANO FORTUNY
Robe Delphos (robe, corsage et ceinture). Satin de soie violet plissé, perles en verre; ceinture imprimée doré. Après 1909
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Robe Delphos et ceinture. Taffetas de soie rose plissé, perles en verre; ceinture en pongé de soie rose imprimé doré Vers 1930-1935. Provient de la garde-robe de Jacqueline Delubac (1907-1997). Sous le nom de peplos est vendue une variante de la robe Delphos qui s'inspire de l’apoptygma, rabat du vêtement grec.
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Planches d'impression. Bois. Vers 1905.
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Essais d'impression pour les châles. Taffetas de soie et toile de coton imprimés, collés sur papier. Après 1907. La subtilité de la gamme chromatique, les accords de coloris rappellent que Mariano Fortuny a reçu une solide formation de peintre. Les motifs imprimés des châles Knossos se conjuguent en d'innombrables variations. Deux de ces échantillons correspondent à des pièces exposées sur un mur de cette salle.
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MARIANO FORTUNY
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MARIANO FORTUNY
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MARIANO FORTUNY
Robe Delphos portée par Julia Bartet. Taffetas de soie jaune paille, cordonnet en soie ivoire, perles en verre. Vers 1913. Cette robe emblématique, dont le nom est attesté dès septembre 1909 par un achat de l'extravagante marquise Casati, fait la célébrité de Mariano Fortuny et connaîtra un succès ininterrompu jusqu'à nos jours. Inspirée de l’Aurige de Delphes, elle est également l'héritière directe des korai grecques archaïques revêtues de chitons, tuniques en lin plissées. Dans la mouvance de la « Reform Dress » de l'Angleterre victorienne, Fortuny dépose à Paris en novembre 1909 un brevet d'invention pour un « Genre de vêtement pour femmes dérivé de la robe antique »; il a déposé quelques mois auparavant un brevet pour un « Genre d'étoffe plissée ondulée ». Réalisée dans un fin taffetas de soie plissé assemblé en quatre, puis cinq lés, la robe Delphos, dont le bas s'évase en corolle, épouse parfaitement les mouvements du corps et libère la silhouette féminine. Le décor se concentre sur la ceinture rehaussée de motifs imprimés or. Ce modèle d'une extrême épuration génère de subtils effets de concentration et de réflexion de la lumière, auxquels participent les perles de verre qui en agrémentent les bords. Une couche d'albumine en apprêt sublime la brillance du matériau. On reste confondu devant la finesse et la délicatesse de ce plissé indéformable dont l'invention doit être attribuée à Henriette Nigrin, épouse et étroite collaboratrice de Mariano Fortuny. Malgré les explications techniques contenues dans le brevet, la réalisation conserve une part de mystère.
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MARIANO FORTUNY
Robe Delphos. Satin de soie vert céladon plissé, perles en verre ; ceinture imprimée doré d'une grecque à motifs coptes. 1920-1949. Cette robe a été portée par Oona Chaplin (1925-1991), quatrième épouse de Charlie Chaplin, et par leur fille, Géraldine Chaplin. C'est dans l'ambiance feutrée du palazzo Pesaro-Orfei que le « magicien de Venise » expose ses créations destinées à une clientèle cosmopolite et privilégiée. « J'ai enfin ma robe ! Mais vous pouvez vous flater [sic] de m'avoir fait attendre », écrit en août 1910 Eloisa P. de Lartigue.
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Robe Delphos. Satin de soie vert céladon plissé, perles en verre, 1920-1949. En avril-mai 1911, une exposition à l'Union centrale des arts décoratifs fait découvrir Mariano Fortuny aux Parisiens. La presse s'enthousiasme pour des modèles encore réservés à l'intimité. L'élite artistique, que fréquente Marcel Proust, accorde ses faveurs à la robe Delphos. La marquise Casati, Régine Flory, Eleonora Duse, Anna Pavlova, Lucienne Bréval, Julia Bartet, Rosemonde Gérard, Joaquîn Sorolla partagent cet engouement. La jeune Deirdre, fille d'Isadora Duncan, porte un rarissime modèle de Delphos pour enfant. Une robe Eleonora d'Elaine Greffulhe, une autre de l'actrice Ellen Terry (dans la salle suivante) attestent la célébrité de ce modèle également apprécié d'Isadora Duncan. La comtesse Greffulhe possède plusieurs tenues de Fortuny, dont un casaquin. « Mariano Fortuny est à la mode ! [...]. Le palais Orfei est devenu un atelier et un musée. On s'y donne rendez-vous, on s'y retrouve », constate Le Gaulois en 1929. De 1923 à 1927, les cahiers de ventes témoignent de cette vogue pour des vêtements que l'on ose désormais porter à l'extérieur : les étrangères fortunées, les célébrités les plébiscitent. Mrs G. Churchill, Mrs Galsworthy, Alma Mahler, Mme Arthur Schnitzler ne sont que quelques noms parmi tant d'autres. La décoratrice d'intérieur Elsie McNeill fait des achats conséquents et Jeanne Lanvin compte parmi les clientes fidèles.
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MARIANO FORTUNY
Jaquette. Velours de soie vert imprimé argent molletonné, velours de soie noir, velours de soie brun imprimé argent, cordonnet de passementerie en soie noire, agrafe en métal ; doublure en velours de soie jaune. Années 1920. Des traces de brides attestent la présence d'une ceinture disparue.
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Cape. Velours de soie noir imprimé doré (motif d’inspiration persane) Vers 1920-1925.
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MARIANO FORTUNY
Casaquin et ceinture. Velours de soie vert bronze imprimé doré ; doublure en cannelé de soie beige; ceinture assortie. Vers 1912 Paris, Palais Galliera, G AL1964.20.14 A et B. Don de la famille Gramont Ce modèle provient de la garde-robe de la comtesse Greffulhe (1860-1952). Le succès de ce casaquin, n° A61 dans la classification de Mariano Fortuny, qui se porte avec une robe Delphos, est attesté par les cahiers de ventes : entre 1904 et 1926, plusieurs modèles, en velours rouge et or, noir et or, ou bleu foncé et or, sont vendus au prix de 1616 lires. De fait, il est choisi par la comtesse Greffulhe et par Julia Bartet.
Veste. Velours de soie noir imprimé argenté, bordure imprimée de motifs polychromes. Après 1920.
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MARIANO FORTUNY
Robe Eleonora. Toile de coton (?) gris imprimée doré, taffetas de soie vert plissé, cordonnet en soie gris pâle, perles en verre jaunes, rouges et noires ; doublure en taffetas de soie gris pâle. Vers 1912. Don de la famille Gramont. Ce modèle provient de la garde-robe de la duchesse de Gramont, née Elaine Greffulhe (1882-1958).
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MARIANO FORTUNY
Robe Eleonore. Velours de soie violet imprimé doré, taffetas de soie violet plissé, cordonnet en soie violette, perles en verre noires et blanches ; doublure en toile de soie ivoire. Vers 1912. Don de la famille Gramont. Ce modèle provient de la garde-robe de la duchesse de Gramont, née Elaine Greffulhe (1880-1958). Témoins du caractère artisanal de la production, les panneaux de soie plissée ont gardé la trace de quelques projections de couleur dorée. De l'extrémité de la manche au bas de la robe, le panneau finement plissé de la robe Eleonora est d'un seul tenant.
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MARIANO FORTUNY
Robe et ceinture. Velours de soie bleu imprimé doré, cordonnet de passementerie en soie bleue, perles jaunes et rouges ; doublure en pongé de soie caramel ; ceinture assortie. Années 1920.
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MARIANO FORTUNY
Robe. Taffetas de soie bleu imprimé doré, perles en verre. Vers 1912. Les motifs de cette robe à manches longues, inspirés de la céramique crétoise de Camarès, sont ceux du châle Knossos, associés à une frise de griffons. Non loin est exposée une autre robe, très proche, du Palais Galliera. Correspondant aux modèles A29 et A32 dans la classification de Mariano Fortuny, toutes deux illustrent la manière dont celui-ci conjugue à l'envi les motifs.
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MARIANO FORTUNY CHEZ BABANI
Robe d'intérieur. Taffetas de soie gris imprimé blanc et mauve, passementerie de soie noire, perles en verre noires et blanches; doublure en taffetas de soie orange. Vers 1919. Don de la famille Gramont. Ce modèle provient de la garde-robe de la comtesse Greffulhe (1860-1959). Las motifs, inspirés de la céramique crétoise de Camarès, sont ceux du châle Knossos, associés à une frise d’animaux fantastiques. Cette robe et celle du Museo del Traje de Madrid exposée non loin correspondent aux modèles A29 et A32 dans la classification de Mariano Fortuny et illustrent la manière dont celui-ci conjugue à l’envi les motifs.
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MARIANO FORTUNY
Robe Eleonora. Velours de soie bronze-vieil or imprimé doré, taffetas de soie marron plissé, cordonnet en soie noire, perles en verre noires, blanches et jaunes; doublure en taffetas de soie vieil or. Début des années 1910. Paris, Palais Galliera, GAL2017.17.14 Acquisition Vogue Paris Foundation, 2016 Provient de la garde-robe de l'actrice Ellen Terry (184-7-1928). Ellen Terry, mère du metteur en scène et théoricien du théâtre Edward Gordon Craig, ne pouvait qu'être très tôt séduite par les créations de Mariano Fortuny. A la différence des autres robes Eleonora exposées, dont il couvre toute la surface, le décor est ici disposé en bande verticale. Des essais d'impression à la planche exposés dans cette salle reprennent le motif isolé.
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MARIANO FORTUNY
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MARIANO FORTUNY
Robe Eleonora. Velours de soie vert imprimé doré, taffetas de soie plissé vert, cordonnet en soie verte, perles en verre noires et blanches ; doublure en taffetas de soie or. Vers 1912. Don de Mme Sednaoui. Les motifs surdimensionnés de cette robe Eleonora s'inspirent de la Renaissance italienne.
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MARIANO FORTUNY
Jaquette. Velours de soie vert imprimé doré. Après 1910. Vers 1915, Mariano Fortuny réalise un autochrome de cette jaquette déployée sur fond de tissus imprimés, dont un tirage est exposé dans cette salle. Ses cahiers de ventes mentionnent le 14 août 1924 un modèle identique à celui-ci, en velours vert et or, vendu au prix de 2 646 lires.
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MARIANO FORTUNY
Tunique et ceinture. Gaze de soie bleue imprimée doré (décor végétal d'inspiration persane). Après 1910 Madrid, Museo del Traje - CIPE, MT088417 La griffe FORTVNYDÉ[POSÉ] de ce modèle extrêmement raffiné est imprimée au tampon à la peinture dorée.
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MARIANO FORTUNY
Abaïa. Crêpe de soie rose imprimé noir et brun (motifs d'inspiration copte). Après 1910.
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MARIANO FORTUNY
Robe Delphos et manteau. Robe : taffetas de soie gris plissé, perles en verre jaunes et rouges, taffetas de soie imprimé doré ; ceinture assortie. Manteau : velours de soie bois de rose- corail imprimé argenté, bordure en velours de soie gris imprimé brun; doublure en mousseline de soie crêpée rose. Vers 1919-1920. Don de Mme Faure-Beaulieu. Cette robe Delphos, dont le col montant reprend le motif de la ceinture, est un modèle peu fréquent. Elle est constituée de cinq lés de soie plissée. Le bourrelet en velours imprimé d'un motif différent, qui garnit les bords des manteaux, capes et casaquins, est caractéristique de Mariano Fortuny. On le retrouve, identique, sur une cape du Museo del Traje exposée dans cette salle.
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MARIANO FORTUNY
Cape. Velours de soie vert foncé imprimé doré et argenté. Vers 1920-1925. Le répertoire décoratif s'inspire des textiles de Lucques du XIVe siècle. Le bourrelet en velours imprimé d'un motif différent qui garnit les bords du modèle est caractéristique de Mariano Fortuny. On le retrouve, identique, sur un autre manteau exposé dans cette salle. Robe Delphos. Satin de soie gris bleuté plissé, perles en verre. Après 1909.
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MARIANO FORTUNY CHEZ BABANI
Robe. Taffetas de soie rouge imprimé doré, cordonnet en soie rouge, perles en verre. Vers 1912. Cette robe qui porte la première griffe de Babani, ivoire tissée jaune, est un modèle de Mariano Fortuny. Vers 1912, Babani, installé au 98, boulevard Haussmann à Paris, vend sous sa propre griffe des créations de Mariano Fortuny.
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MARIANO FORTUNY
Manteau croisé. Velours de soie vert imprimé doré, bouton en verre; doublure en taffetas de soie rouge. Vers 1912. Don de la famille Gramont. Ce modèle provient de la garde-robe de la comtesse Greffulhe (1860-1952).
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MARIANO FORTUNY
Abaïa. Crêpe de soie rose imprimé doré (motifs géométriques hispano-mauresques) Après 1910. Abaïa et rideau. Gaze de coton à fond bleu indigo décoloré et vieilli à la main, imprimé rouge, doré et argenté (décor végétal inspiré des tissus perses sassanides), perles en verre. 1915-1920. Les textiles de Mariano Fortuny conviennent au vêtement et à l'ameublement. Leur auteur entretient en cela une étroite proximité avec le XVIIIe siècle.
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MARIANO FORTUNY
Robe. Velours de soie noir imprimé doré,. Vers 1920-1925
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MARIANO FORTUNY
Manteau. Velours de soie bleu imprimé doré, bordure en velours de soie marron imprimé doré ; doublure en cannelé de soie caramel. Années 1910-1920. Le répertoire iconographique, qui met en œuvre des animaux fantastiques, s'inspire des textiles de Lucques du XIVe siècle. Des brides attestent la présence d'une ceinture disparue
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BABANI
Veste d'intérieur ou liseuse. Façonné de soie rouge, broderies de fils métalliques dorés, ruban de satin de soie bleu et noir brodé de fils de soie bleus ; doublure en taffetas de soie jaune. Vers 1905-1906. Don de la famille Gramont. Ce modèle provient de la garde-robe de la duchesse de Gramont, née Élaine Greffulhe (1882-1958). Cette veste qui porte la première griffe de Babani est réalisée dans une jupe chinoise du XIXe siècle aux broderies bleues caractéristiques. Les panneaux devant et dos ont été transformés en manches. Un modèle très proche est reproduit dans Le Figaro-Modes en février 1906.
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BABANI
Kimono. Soie mauve, broderies de fils de soie ivoire, gris et noirs; doublure en taffetas de soie ivoire Vers 1916 Ce modèle provient de la garde-robe de Mme de Caillavet, mère de Simone André Maurois. En ce début de XXe siècle marqué par la vogue du japonisme, les kimonos brodés de Babani font fureur auprès des Parisiennes. Originaire de Constantinople, Vitali Babani s'est installé en 1892 à Paris, à l'angle du 98, boulevard Haussmann et du 65, rue d'Anjou. Placée sous le signe de l'Orient, la maison importe tapis, bronzes, ivoires, porcelaines, meubles et soieries de Chine, du Japon, des Indes et de Turquie et fait travailler des ateliers de broderie à Kyoto et à Constantinople. Véritable caverne d'Ali Baba, « le Palais des Soieries », tel que nommé par Renaissance de l'art français et des industries de luxe en septembre 1920, regorge de broderies, de vêtements et de tentures. Puisant dans ce fonds, Marie Babani, la fille du fondateur, crée dans une explosion de couleurs des vêtements brodés d'or aux multiples inspirations exotiques. Artistes et femmes émancipées, souvent étrangères de passage à Paris, apprécient l'originalité et la simplicité de la coupe, ainsi que la liberté de mouvements qu'autorisent ces créations. La duchesse de Gramont, née Elaine Greffulhe, est cliente de la maison. Vers 1911, une communauté d'inspiration conduit Mariano Fortuny à confier à Babani la vente de certaines de ses pièces. De fait, l'influence de Fortuny est perceptible dans les créations de Babani. Sous la houlette de Maurice Babani, fils de Vitali, fragrances et cosmétiques contribuent grandement, de 1919 au début des années 1940, à la renommée de la maison.
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SUZANNE BERTILLON
Manteau. Gaze de soie verte imprimée doré à la planche, perles en verre blanches. Années 1920. La signature dorée prés de t'épaula gauche conféra d'emblée j cette pièce un incontestable caractère artistique. La coupe est d'une extrême simplicité. Les pal mettes stylisées, inscrites dans un cercle, sont imprimées artisanalement. Le quadrillage résultant de la technique d'impression et qui participe de la géométrie de l'ensemble en est très visible. Comme chez Mariano Fortuny, quelques perles en verre rehaussent discrètement les bords. La récente acquisition d'un manteau par le Palais Galliera lève un voile sur Suzanne Bertillon, artiste méconnue qui se situe aux confins de la couture. Sa renommée croissante la conduit à exposer, à partir de 1919, au Salon d'automne, au musée des Arts décoratifs et au musée Galliera. En 1925, l’Art vivant s'enthousiasme pour ses velours imprimés de couleurs préparées artisanalement
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MARIA MONACI GALLINGA (1880-1944)
Robe d’intérieur. Velours de soie framboise imprimé doré, fils de soie framboise, perles en verre rouille ; doublure en toile de soie rose et mousseline de soie rose Vers 1912 Paris, Palais Galliera, GAL1965.98.1 Don de la Société de l'histoire du costume La coupe de cette robe à la ligne princesse (non interrompue à la taille) est d'inspiration médiévale. L'Italienne Maria Monaci Gallenga, peintre de formation, signe elle aussi dès 1913 des pièces en soie imprimée aux motifs parfois complexes. Entourée d'artistes qui veulent renouveler les rapports entre art, artisanat et industrie, Gallenga s'inscrit dans la modernité à travers une démarche spécifique. Les liens de Suzanne Bertillon et de Maria Gallenga avec Mariano Fortuny ne sont pas avérés, et l'on ne saurait les ranger parmi les disciples du « magicien de Venise». Cependant, mêlant des influences où la
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FORTUNY SRL
Robe Delphos. Soie. 2017. Au terme de nombreuses années et d'innombrables heures de recherche et de développement, la maison est fière de présenter aujourd'hui au Palais Galliera sa première réinterprétation des célèbres plis inventés par Mariano Fortuny.
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VALENTINO
Par Maria Grazia Chiuri et Pierpaolo Piccioli. Impression réalisée par les ateliers Fortuny SRL. Robe Isadorable. Mousseline de soie mauve poudré plissée, imprimée à la planche de motifs dorés, tulle de soie couleur chair. Haute couture printemps-été 2016 (passage n°1). En hommage à Mariano Fortuny, le « Pleats Please» d'Issey Miyaké, la collection Valentino haute couture printemps-été 2016 et la réinterprétation récente du plissé par Fortuny SRL terminent ce parcours.
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La tour Eiffel.
Vue du palais de Tokyo.
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La tour Eiffel.
Vue du palais de Tokyo.
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Palais de Tokyo.
Le palais de Tokyo, dont le nom originel est palais des Musées d'art moderne, désigne un bâtiment consacré à l'art moderne et contemporain. C'est l'un des trois édifices permanents de l'exposition internationale de 1937 et destiné, selon le projet de 1934, à remplacer le musée du Luxembourg. En 1934, l'État décide alors de construire également un musée d'art moderne. Le projet de Jean-Claude Dondel, André Aubert, Paul Viard et Marcel Dastugue fut retenu. Les lauréats édifièrent un bâtiment de style sobre et monumental, composé de deux ailes symétriques reliées entre elles par un grand péristyle, de part et d'autre d'un axe perpendiculaire à la Seine, sur lequel est situé le miroir d'eau. Celui-ci prend place sur la terrasse dominant le fleuve, en contrebas de l'escalier monumental appuyé sur la colline, qui est décoré des bas-reliefs intitulés « Allégorie à la gloire des Arts » d'Alfred Janniot et sommé de la statue représentant « La France » d'Antoine Bourdelle.
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Palais de Tokyo.
Le miroir d'eau réalisé en 1937 parF élix Févola.. Le bâtiment est nommé palais de Tokyo, du nom du quai de Tokio (actuelle avenue de New-York) en bordure de Seine. De dos, Femme Maure, d'Anna Quinquaud.
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Palais de Tokyo.
La France, Antoine Bourdelle. Monument dédié aux volontaires des Forces Françaisees Libres, morts pou
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