Ollioules.
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Ollioules
À partir de la fin du Xe siècle, elle fait partie des possessions des vicomtes de Marseille, qui ne tarderont pas à y établir un château féodal autour duquel se constituera le castrum initial. Aux XIIIe et XIVe siècles, la ville construit des remparts et développe son commerce. C'est également au XIVe siècle que la ville passe en coseigneurie aux Vintimille et aux Simiane, deux puissantes familles de la noblesse provençale. La mort de la reine Jeanne Ière ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l’Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre Louis Ier d'Anjou. Le seigneur d’Ollioules, Bertrand de Marseille, également seigneur d’Ollières, se rallie aux Angevins en 1385, après la mort de Louis Ier. L'âge d'or d'Ollioules se situe entre le XVe siècle et la fin du règne de Louis XIV. Durement éprouvée par les aléas climatiques et la peste de Marseille, délaissée par ses élites au profit de Toulon et d'Aix-en-Provence, Ollioules est privée de son port par la séparation en 1688 de Saint-Nazaire (aujourd'hui Sanary-sur-Mer).
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Tour de l'ancien rempart.
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Maison bourgeoise.
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Balustrade à décor floral.
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Eglise Saint Laurent.
En 1096, l'évêque auxiliaire de Toulon, Jacques de Palma, décide de constituer le chapitre de la cathédrale. L'église d’Ollioules est attribuée comme prébende au chapitre, à charge pour les chanoines désignés de s'occuper de sa construction et de son administration. En 1143, l'église d'Ollioules est à nouveau citée parmi d'autres églises du diocèse, qui venaient d'être construites, pour déterminer les droits respectifs de l'évêque de Toulon et de l'abbé de Saint Victor de Marseille sur les églises en question.
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Eglise Saint Laurent.
Une simple observation de la façade permet de repérer les phases de construction qui ont donné au bâtiment sa configuration actuelle. A l'origine, l'église Saint-Laurent ne comportait qu'une nef précédée d'un chœur. L'évolution de la population va nécessiter, à partir de 1517 un premier agrandissement. L'église est alors dotée de collatéraux, d'un clocher qui surmonte l'abside et d'un campanile. En 1652 six chapelles latérales y sont adjointes. Pour ce haut-lieu de la chrétienté, la Révolution a été une période de vicissitudes. L'église Saint-Laurent est devenue successivement dépôt de meubles puis temple décadaire. Le retour au culte n'intervenant qu'en 1802. Le XIXe siècle sera source de nouveaux aménagements. La création d'une tribune pour l'orgue et le remplacement du dallage (avec les pierres tombales qu'il renferme) par un carrelage.
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Eglise Saint Laurent.
Cette façade présente trois portes : la grande par laquelle on accède à la nef principale. Elle est entourée d’un bel appareillage de pierres en forme de claveaux, encadrement ogival. Quant aux deux autres, surmontées d’un arceau plein cintre, c’est par elles que l’on descend dans chaque nef collatérale.
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Eglise Saint Laurent.
Le clocher. Entre 1372 et 1375 un mur d'enceinte englobant le château, la ville et l'église est édifié par la communauté ollioulaise. Un premier clocher, peut-être inclus dans la fortification, sous le clocher actuel, est attesté par les fouilles archéologiques de 1993.
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Eglise Saint Laurent.
Le clocher, construit au XVIIe siècle, a été bâti sur l'ancienne abside romane. Il sera rehaussé d'un étage au XIXe siècle pour recevoir la nouvelle horloge et le campanile de ferronnerie. Contre le chevet de l'église, au pied du clocher, des fouilles ont révélé la présence d'un vaste cimetière médiéval.
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Eglise Saint Laurent.
L'originalité de l'église Saint-Laurent c'est sa persistance dans le style roman provençal primitif. L'implantation de l'art gothique dans la région étant rare, les édifices romans comme l'église Saint-Laurent sont exceptionnels. Le choeur est constitué d'une abside circulaire.
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Eglise Saint Laurent.
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Eglise Saint Laurent.
Dans l’abside, le Christ de l’autel du purgatoire.
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Eglise Saint Laurent.
Quadruple arcature qui ouvre sur les nefs latérales.
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Eglise Saint Laurent.
En 1652, de riches familles d'Ollioules financent la construction de chapelles latérales.
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Eglise Saint Laurent.
Statue de Saint Laurent.
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Eglise Saint Laurent.
Statue de Saint Laurent.
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Eglise Saint Laurent.
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Eglise Saint Laurent.
Une chaire en chêne sculpté avec des bas-reliefs illustrant le martyr de saint-Laurent, oeuvre de l'artiste toulonnnais Bonnegrâce.
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Eglise Saint Laurent.
Saint Christophe et Marie Madeleine.
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Eglise Saint Laurent.
Statue traditionnelle de Thérèse de Lisieux en habit de carmélite portant un crucifix et quelques roses, St Joseph.
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Eglise Saint Laurent.
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Eglise Saint Laurent.
St Jean le Baptiste.
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Eglise Saint Laurent.
Ste Anne.
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Eglise Saint Laurent.
Abside de gauche
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Eglise Saint Laurent.
Abside de droite.
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Eglise Saint Laurent.
La Vierge baroque du Rosaire, en marbre blanc, de l'atelier de Pierre puget.
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Eglise Saint Laurent.
L’ange des fonts baptismaux qui proviendrait de l'atelier de Pierre Puget.
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Eglise Saint Laurent.
L’ange des fonts baptismaux qui proviendrait de l'atelier de Pierre Puget.
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Eglise Saint Laurent.
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Eglise Saint Laurent.
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Eglise Saint Laurent.
Vitrail de Jacques Robinet, 1958. La fuite en Egypte.
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Eglise Saint Laurent.
Vitrail de Jacques Robinet, 1958.
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Eglise Saint Laurent.
Vitrail de Jacques Robinet, 1958.
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Eglise Saint Laurent.
Vitrail de Jacques Robinet, 1958.
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Eglise Saint Laurent.
Vitrail de Jacques Robinet, 1958.
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Eglise Saint Laurent.
Le chemin de croix.
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Eglise Saint Laurent.
Le chemin de croix.
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Eglise Saint Laurent.
Le chemin de croix.
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Eglise Saint Laurent.
Le chemin de croix.
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Fontaine Saint-Laurent (XVIe - XVIIe siècles).
Une fontaine est attestée sur la place dès le XVIe siècle. Le bassin hexagonal, transformé en bassin octogonal au XVIIIe siècle, remonte sans doute à cette époque. La partie centrale sculptée fut, quant à elle, commandée par la ville en 1699 ; reprenant la structure des fontaines de la Renaissance, elle y applique un décor baroque provençal à mascarons grotesques reliés par de lourdes guirlandes de fleurs, godrons, coquilles et feuilles d'acanthes. Elle était à l'origine surmontée d'une statue de Saint-Laurent, brisée à la Révolution et remplacée par un globe. C'est actuellement la plus ancienne fontaine de la ville, la seule qui soit antérieure à la Révolution
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Ancien Hôtel du Saint-Esprit.
Cette demeure appartenait à la puissante confrérie du Saint-Esprit qui en fit don à la ville pour y créer son premier Hôtel de Ville. La maison conserva cette fonction jusqu'à l'achèvement de l'actuel Hôtel de Ville en 1810. Le Conseil de Ville, ancêtre du Conseil Municipal actuel, tenait ses séances au premier étage. Il était composé à Ollioules de deux consuls et de douze conseillers assistés d'un archiviste, d'un trésorier et d'un certain nombre d'officiers municipaux élus chaque année à la Pentecôte.
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Ancien Hôtel du Saint-Esprit.
Portail en trompe-l'oeil.
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Vestiges du portail du Flascou (XIVe siècle). C'est la seule des anciennes portes fortifiées d'Ollioules dont il reste quelques vestiges. Elle était surmontée d'une tour dont les textes témoignent. On distingue encore le départ de Tare latéral, qui correspond à l'entrée se faisant sur le côté, face à l'actuelle rue Anatole France. On pénétrait ensuite à l'intérieur de la tour, où un second arc ouvrait sur l'actuelle rue Curie. Ce système en chicane permettait de renforcer la défense en piégeant les assaillants éventuels à l'intérieur de la tour, les défenseurs pouvant tirer depuis les étages. Comme les autres portes fortifiées, celle du Flascou fut rasée au début du XIXe siècle
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Terme de séparation entre Ollioules et Toulon (1443).
Cet exemplaire ramené en centre-ville, et qui se trouvait à l'origine dans le quartier de Châteauvallon, fait partie d'une série de 15 termes, ou bornes, placés en 1443 pour délimiter les territoires d’Ollioules et de Toulon, suite à un arbitrage du Roi René. Le litige portait sur une particularité territoriale existant toujours : une petite portion de rivage sur la rade de Toulon, où se trouvait peut-être le port médiéval d'Ollioules, entre les territoires de Toulon et de La Seyne. Armes des seigneurs d'Ollioules, du coté Ollioules.
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Terme de séparation entre Ollioules et Toulon (1443).
Sur l'autre face figuraient les armoiries de Toulon, ville comtale, surmontées de la fleur de lys du comte de Provence. Rappelons que la Provence, état indépendant, ne devint française qu'en 1481.
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Passage et maison d’époque médiévale. Ce type de passage couvert soutenu par des arcs est appelé en Provence pourtègue ou pountet. Il permettait, dans un réseau urbain limité par la muraille défensive, de densifier l'habitat en construisant des pièces au-dessus de la rue. Le rez-de-chaussée est caractéristique des maisons médiévales de Basse-Provence : à gauche un portail en plein cintre donne accès à un escalier en vis desservant les étages ; à droite, un autre portail plus large correspond aux dépendances (atelier, boutique ou écurie). Dès le Moyen Age, la demeure provençale est construite en pierre et non à colombages. Elle s'établit en général sur trois niveaux avec une façade étroite sur la rue.
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Le château féodal.
Entre 1323 et 1335, le logis seigneurial situé sur la colline de Sainte Barbe se transforme en forteresse. En effet afin de faire face aux menaces de débarquement de troupes de Frédéric d’Aragon, roi de Sicile sur les terres provençales, le sénéchal du royaume de Provence, Robert de Millet, demande au nom du roi Robert de réaliser instamment des fortifications à la mesure du péril. II ordonne donc au seigneur Bertrand IV d’Ollioules, sous la menace de perdre son fief, de construire murs et bretèches, et de prévoir ravitaillement et armes afin d'en assurer la défense. La communauté ollioulaise est sommée de participer à cet effort de mobilisation militaire et de mise en état. Elle doit notamment fournir des hommes de garde nous la conduite de son seigneur.
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Vestiges du rempart.
Pour comprendre les raisons qui ont poussé la communauté ollioulaise à s'enserrer dans une enceinte, il nous faut remonter au XIVe siècle, rappelons à cette occasion qu'Ollioules à cette époque, son seigneur et ses habitants ne dépendent pas du roi de France, mais appartiennent au comté de Provence rattaché au royaume de Naples. Si la partie haute de l’agglomération ollioulaise, château et basse-cour, est enserrée dans d'épaisses murailles, le village, qui se développe peu à peu autour de l'église, reste très vulnérable à de possibles incursions étrangères. Vers le milieu du siècle, plusieurs menaces se profilent aux confins du territoire et rendent nécessaire la construction d'une enceinte regroupant pour une défense commune l'espace de vie de la communauté villageoise et le château désormais fortifié. Il s'agit tout d'abord des guerres civiles que se livrent à la mort du roi Robert d'Anjou en 1343, les communautés fidèles à sa petite-fille, la reine Jeanne de Naples et les partisans de Robert de Duras. Puis, c'est le tour des mercenaires des grandes compagnies, que la défaite militaire de la bataille de Poitiers en 1356, a jeté désœuvrés, sur les routes de la vallée du Rhône et de la Provence. C'est enfin Louis d'Anjou, frère du roi de France Charles V profite de r affaiblissement de la dynastie provençale et entreprend en 1368-1369 l'invasion du comté de Provence, confirmant ainsi l'ambition que suscitait la région à son puissant voisin.
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Vestiges du rempart.
Constatant que la basse-cour est devenue trop exiguë pour une population en expansion démographique, la construction d'une nouvelle enceinte est décidée en 1372. Elle enserre à la fois le quartier canonial, qui s'est développé à l’ouest de l'église et le quartier bourgeois qui commence à s'étendre. Elle vient s'articuler sur le rempart du château déjà existant. La fortification a été élevée en deux temps. Tout d'abord, un mur à double parement de 0,6 m d'épaisseur en moyenne est construit sur la falaise rocheuse qui domine les habitations, espace qui deviendra plus tard la place du Trémaillon. On peut dire que ce mur sert de « guide » au rempart, car bientôt un second ouvrage vient s'y adosser par l'extérieur et en doubler l'épaisseur. Il s'agit d'une construction de moellons de calcaire et de basalte liés avec un mortier de chaux, reposant sur d'impressionnants blocs de basalte. Le second mur ne possède qu'un seul parement extérieur. D est en outre hanche, c'est-à-dire coulé contre le premier ouvrage et pour ce faire, le rocher a été profondément creusé et aménagé.
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Meule d'huilerie. La maison contre laquelle s'appuie cette meule de basalte comporte en son rez-de-chaussée un moulin d'un type antérieur à la seconde moitié du XVIIIe siècle. Il s'agit d'une meule tournante, ou virant, avec laquelle les olives étaient écrasées avant d'être pressées. Elle correspond au type le plus ancien, celui des meules pleines taillées dans un seul bloc de basalte. Une carrière de meules existait à Ollioules sur la colline de La Courtine. Un moulin de type similaire se trouve plus haut dans la rue, justifiant l'ancien nom de rue des Moulins.
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Quartier médiéval.
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Maison patricienne de la Renaissance (début XVIe siècle)
La Renaissance et le début du XVIIe siècle furent pour Ollioules un véritable âge d'or, marqué par un développement considérable, tant du point de vue économique qu'architectural. Enrichie par les productions du terroir agricole mais aussi par le négoce maritime, la bourgeoisie ollioulaise se lança dans une frénésie de constructions qu'encouragea, sans doute, le rachat définitif des droits seigneuriaux en 1520. On passe ainsi de 199 maisons en1I471 à environ 600 dans les années 1570 et plus de 700 au début du XVIIIe siècle. Ce quartier, qui réutilise vraisemblablement la trame urbaine médiévale, demeure l’une des principales originalités d'Ollioules. Les façades ont été fortement remaniées au XIXe siècle. A l'intérieur des immeubles, cependant, de nombreux éléments de gypseries se sont conservés intacts : escaliers à colonnettes, couloirs à voûte d'arêtes et ornements modelés. La maison enjambe la rue Traverse par un vaste portègue aux arcs en anse de pa
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Maison patricienne de la Renaissance (début XVIe siècle)
Cette vaste demeure fait partie des joyaux de l'architecture ollioulaise. Malgré les remaniements, elle conserve en façade un exceptionnel décor de fenêtre en gypseries datant du début du XVIe siècle. La maison enjambe la rue Traverse par un vaste portègue aux arcs en anse de panier. L'anse de panier, rehaussée d'une accolade, se retrouve sur le beau portail de pierre qui donne accès au vaste escalier en vis. Cet escalier, intégré à la façade et non plus placé dans une tour à la manière médiévale, est orné de figures en gypseries.
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Maison patricienne de la Renaissance (début XVIe siècle)
Représentation du propriétaire.
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Maison patricienne de la Renaissance (début XVIe siècle)
Représentation de la femme du propriétaire.
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Maison Renaissance à tourelle d'escalier (début XVIe siècle)
Ce type de maison reprend en l'adaptant le modèle médiéval : l'escalier en vis vient se loger dans une tourelle placée sur le côté du corps de logis rectangulaire, plus vaste qu'à la période précédente.
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Maison Renaissance à tourelle d'escalier (début XVIe siècle)
La façade et le portail d'entrée ont été remaniés à la fin du XVIIe siècle, dans le style classique provençal, et les meneaux s fenêtres supprimés. Mais la maison garde son ordonnance d'origine.
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Hôtel particulier (début XVIIe siècle).
La maison du n°20 rue Gambetta, appelée "Maison des Têtes" par tradition et aujourd'hui Maison du Patrimoine, est un exemple exceptionnel de décoration intérieure du début du XVIIe s.
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Hôtel particulier (début XVIIe siècle).
Cette demeure, dont le décor intérieur est classé Monument Historique, reproduit, derrière une façade remaniée dans les années 1870, un petit hôtel particulier de style aixois. Elle a conservé intact son riche décor de gypseries d'époque Louis XIII, qui en fait l'un des joyaux de l'architecture ollioulaise et le plus bel exemple de ce type de demeure urbaine dam la région. Ce décor de style maniériste provençal, mêle motifs hérités de la tradition médiévale ou de l'Antiquité et motifs chrétiens. L'ensemble témoigne de l'opulence des notables ollioulais de cette période.
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Maison du début de la Renaissance (fin XVe siècle).
Cette maison présente des éléments de diverses périodes réemployés dans une demeure dont l'essentiel remonte à la Renaissance. Subsistent au rez-de-chaussée deux beaux portails de cette période, dont un mouluré, ainsi que de grandes fenêtres à meneaux correspondant au style de la première Renaissance provençale, de la fin du XVe siècle.
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Maison du début de la Renaissance (fin XVe siècle).
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Maison du début de la Renaissance (fin XVe siècle).
On remarque des éléments médiévaux en réemploi, comme la gargouille, qui devrait se trouver sous le toit, ou une fenêtre en plein cintre du type XIIIe ou XIVe siècle au premier étage, dans l’axe de l'escalier.
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Portègue de la rue Gambetta (Renaissance)
Ce passage couvert, le plus vaste de la ville, se situe au contact entre la partie médiévale la plus ancienne et le quartier Renaissance. Il ne comprenait à l'origine que la partie arrière, formée de trois beaux arcs Renaissance légèrement surbaissés. Après 1820, la maison sous laquelle il se trouve fut dotée d'une terrasse qui vint couvrir la partie avant donnant sur la rue Gambetta. L'appareil de pierre, très soigné, révèle plusieurs périodes d'utilisation, du Moyen Age au XIXe siècle.
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Le château féodal.
L'emplacement du château répond à une nécessité stratégique. Situé au débouché des Gorges d Ollioules, sur une hauteur bordant la Reppe, il surveille la plaine au sud, et contrôle le passage des gorges au nord. Au fil des siècles, les occupants successifs ont profondément modifié le bâti d'origine. Du matériel épars et un grand nombre de pierres taillées puis réutilisées témoignent d'une occupation romaine sans que l'on puisse la localiser avec certitude. Le castrum primitif Les traces d'occupation les plus anciennes encore visible aujourd'hui sur le site datent du XIIe° siècle. Le schéma que présente le château d'Ollioules jusqu'à la première moitié du XIIIe siècle est typique des castra de Provence. C'est un castrum de petite dimension et de construction marginale aux murs fins. Le rôle de cet édifice était plus résidentiel, économique et symbolique que défensif. Il s'agissait d'une aula ouverte vers le sud, donnant sur une
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Le château féodal.
La première mention d'Ollioules remonte à l'an 1031.A cette époque, le territoire appartenait aux vicomtes de Marseille, qui firent probablement construire le château primitif dont les traces ont disparu ce jour. En 1044, la « forteresse » est mentionnée lorsque les vicomtes de Marseille y établissent un château. L'habitat devait y être diffus, mal structuré et peu défendu. Les moines de Saint-Victor détenaient également des droits à Ollioules mais, en 1096, on trouve témoignage de l'existence d'un projet d'église paroissiale destiné au chapitre cathédral de Toulon. Une entente fut signée un siècle plus tard, en 1143, entre le monastère et l'archevêché. Le castrum d'Ollioules revint alors à l'abbaye Saint-Victor tandis que l'église restait au chapitre de Toulon.
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Le château féodal.
Les Vintimille d'Ollioules. L'an 1266 marque un tournant majeur dans la vie et l'évolution architecturale du château. Le mariage entre Sybille de Signes d'Evenos et Emmanuel de Vintimille voit l'entrée en scène à Ollioules de cette grande famille italienne, amie du comte Charles 1er d'Anjou, frère du roi Louis IX (Saint-Louis). Le mariage entre ces deux familles va entraîner une grande campagne de restructuration et d'agrandissement du site. Le castrum primitif tend à être abandonné au profit d'une habituation moins austère et plus confortable afin de montrer la puissance et la richesse de ses possesseurs. Une tour est élevée et les murs sont épaissis pour pouvoir supporter des voûtes, des étages et de grandes ouvertures. La circulation va peu à peu se resserrer vers l'intérieur de la forteresse autour d'une cour centrale et la chapelle va adopter son aspect roman. Les premières traces de rempart apparaissent à cette même période.
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Le château féodal.
Rampe et salle en enfilade. Cette rampe donne sur une première salle fortement remaniée dont le niveau de sol primitif fut rehaussé. Les quatre départs d'arc intégrés aux nouvelles maçonneries résultent en effet d'une phase d'occupation antérieure. Cet espace, dans sa disposition actuelle, peut être considéré comme un sas de distribution, desservant d'une part au nord une succession de pièces et d'autre part, à l'est, la partie haute de la cour centrale. On associe cette réorganisation à la fin du XIVe siècle, lorsque le château fut transformé en bastion avancé. Avant cela, les traces du XIIIe siècle et du début du XIVe siècle sont encore visibles. L'espace restreint observé aujourd'hui n'existait pas et il s'agissait, avec la pièce qui lui est accolée, d'une seule et même grande salle pourvue d'une voûte probablement en plein cintre et d’un arc doubleau dont les piles existent encore de part et d'autre du mur. Plus au Nord, en partie haute de 1’îlot, se trouvent trois pièces supplémentaires agencées dans un polygone régulier et portant les traces des modifications opérées lors de la transformation du château en bastion à la fin du XIVe siècle L'ensemble de ces salles devait servir aux communs et à la garnison, abritant domestiques, soldats et animaux. En cas d'attaque, le château devait également pouvoir servir de refuge à la population. Des traces de foyer, de cuisine et de consommation sont attestées.
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Le château féodal.
Départ d'arcs marqueurs d'occupation antérieure. La « calade » est caractéristique des rues de Provence. Il s'agit d'un axe de circulation, souvent en pente, pavé ou empierré. Pour poser la calade, la cour a dû être préparée au préalable. Le substrat naturel rocheux encore visible par endroit fut retaillé et nivelé, alors que de la terre fut rapportée dans d'autres secteurs pour rattraper un pendage régulier. La surface de circulation, bien qu'irrégulière aujourd'hui, devait être assez homogène à la période médiévale. Cet espace permet d'une part de fermer et sécuriser le château en limitant le nombre d'ouvertures vers l'extérieur. Des poternes assuraient le contrôle des entrées et des sorties de la forteresse
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Le château féodal.
L'îlot Nord faisant face à la chapelle du château est desservi par une rampe de circulation orientée Est-Ouest. Elle conduit à la fois aux ateliers, au parvis de la chapelle et aux niveaux bas de l'îlot Nord-Ouest. Cette rampe d'accès fut rétrécie au cours du XIVe siècle lors de la modification de la chapelle. Un contre-mur important fut édifié contre le mur gouttereau nord de la chapelle, obstruant ainsi les fenêtres, aujourd'hui enfouies dans la maçonnerie.
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Le château féodal.
Le grand bâtiment identifié à l'extrémité occidentale de l'îlot Nord se situe en contrebas de la rampe. On y accède par un escalier desservant le rez-de-chaussée. Cette salle était couverte d'une voûte dont les départs d'arc sont encore visibles sur l'élévation encore en place. Elle devait supporter un niveau supérieur. Au XIVe siècle, lors de la construction du rempart, 1e bâtiment subit quelques modifications. La hauteur des salles fut rehaussée et l'on comptait deux étages supplémentaires, soit quatre niveaux au total. Le niveau supérieur communiquait ainsi avec les salles de l'îlot Nord-Ouest par le biais d'un escalier, renforçant ainsi l'avancée du bastion. Cet espace recevait probablement en son niveau bas un atelier, et des habitations domestiques en ces étages supérieurs. Sa désigna ion reste cependant inconnue pour le XIVe siècle.
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Rampe d'accès Nord — Ateliers et Habitations.
Au cours du XVe siècle, l'espace est à nouveau transformé pour en faire une huilerie. La charte agricole d'Ollioules de 1447 stipule que les seigneurs n'auraient plus le droit de construire de nouveaux moulins sur le territoire d'Ollioules. Le moulin du château dut être installé avant cette date et aurait perduré jusqu’au XVIIe siècle. Du même côté de la rampe, l'espace réduit accolé à l'huilerie était un four. Le niveau actuel visible repose sur une sole. Il s'agit de la paroi intérieure d'un four, son « plancher ». La voûte venant fermer la gueule du four est intégralement détruite. Les ateliers se caractérisent par une série de bâtiments accolés les uns aux autres le long de la rampe. Seules deux salles ont subsisté à l'ouvragé du temps, une de grande dimension accolée au rempart et une de plus petite dimension, faisant face au parvis de la chapelle. Au cours des XIVe et XVe siècles devaient se trouver quatre bâtiments au total.
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La chapelle castrale.
Une chapelle castrale est une chapelle rattachée à un château. Elle n'est pas destinée au seul usage de la famille seigneuriale. C'est à la fois un élément ostentatoire apportant une dimension religieuse à la fonction de guerre et de commandement du seigneur et le lien où les trois entités composant la société féodale, c'est-à-dire les chevaliers, les prêtres et les paysans se retrouvent pour former une communauté.
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La chapelle castrale.
Lors de la première phase de construction, la chapelle castrale fut sans doute un espace très restreint, intégré au logis seigneurial. Elle prenait probablement place au niveau du chevet actuel. Mais il n'y a plus, à ce jour, d'indices témoignant de son emprise. L'espace qui lui était accolé était alors un espace voûté sans lien direct avec la chapelle.
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La chapelle castrale.
Puis, au cours de la deuxième moitié du XIIIe siècle, l'ensemble aurait été transformé en chapelle castrale orientée, plus importante, voire en église paroissiale dont le parvis donnait à l'ouest. Cependant, cette nef pourrait aussi avoir été surmontée d'une voûte à croisée d'ogives. En partie haute de l'ensemble d'élévations au nord de cet espace, on peut observer le départ d'une probable nervure. Un arc triomphal séparait l'abside semi-circulaire de la nef, elle-même divisée en deux travées par un arc doubleau. L'ensemble configurait un espace de 17x5m hors-tout, dont 5,6m pour chaque travée et 4,5m pour l'abside. Le sol de l'abside était composé par un radier posé à même le rocher. Ces remaniements importants, pouvant endommager la stabilité des structures d'origine et notamment du mur gouttereau nord de la chapelle, pourraient alors justifier la construction d'un contre-mur, encore en place au nord afin de conforter massivement l'ensemble.
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La chapelle castrale.
Par la suite, probablement dès le deuxième quart du XIVe siècle, le secteur n'a plus fonction d'église paroissiale, il fût même peut être endommagé. L'espace est alors réoccupé en créant un niveau bas voûté et un niveau supérieur planchéié tel qu'il se lit aujourd'hui dans l'observation des arrachements des unités murales. Certains éléments structurels auront été modifiés et intégrés au nouvel espace, d'autres totalement remaniés.
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Le château féodal.
Aujourd'hui, le premier niveau, long de 22 mètres et large de 7 mètres, se répartit selon trois salles : le premier niveau de la tour, une salle de plus grande dimension desservie par un escalier, et une troisième salle absidiale. Cette dernière servait alors de citerne afin de stocker une quantité d'eau importante en cas de siège et assurer ainsi la survie. Lors des grands travaux, toutes ces salles furent couvertes de voûtes, ce qui explique l'épaississement des murs. Le second niveau était desservi par l'extérieur, depuis la I cour en empruntant l'escalier monumental prolongé d'une galerie. On appelle cet escalier un « grand degré ». Le plus souvent, le premier étage était séparé en deux pièces, la plus grande était l'antichambre ou la grande salle servant aux réceptions, alors que la plus petite servait de chambre à coucher au seigneur.
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Le logis seigneurial.
Le donjon polygonal, édifice le plus haut du château s'élève à 20 mètres de haut au niveau du crénelage. Il fait partie intégrante du corps de logis et lui rend cet aspect colossal. Sa base est talutée de sorte à asseoir la maçonnerie et à assurer la stabilité de la construction. Le rez-de-chaussée et le premier étage étaient couverts d'une voûte. Les autres étages recevaient des niveaux plancheiés dont on observe encore les corbeaux et les trous de boulin. Ce corps de logis est une parfaite illustration de la restructuration du château au XIIIe siècle, ce qui le différencie des anciens bâtiments par son aspect ostentatoire. Le logis est, durant tout le Moyen-âge, réservé au seigneur et à l'usage de sa famille. Ici, il est associé au donjon, tour haute de quatre niveaux et pourvue d'un chemin de ronde. Ainsi, le château qui jusqu'alors était constitué d'un seul corps de logis devient plus étendu et les espaces de circulation sont reconfigurés.
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Le logis seigneurial.
Les châteaux sont prévus pour que les enceintes intérieures puissent être défendues si la muraille extérieure est prise. Le donjon est le dernier refuge. Il est conçu pour être défendable même si tout le reste du château est déjà aux mains des assaillants. Il ne s'agit pas de se défendre uniquement d'attaquants venus de l'extérieur de la forteresse. La disposition du donjon permet aussi de se prémunir contre des trahisons venant, notamment, des vassaux venus en renfort et amalgamés à la garnison. A l'époque féodale les entre seigneurs de haut rang ou entre seigneurs et vassaux forment un système complexe. Le morcellement du territoire est tel, que les renversements d'alliance, selon les intérêts sont fréquents.
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Le logis seigneurial et la tour maîtresse
Les fonctions du logis seigneurial sont multiples. Il servait, avant tout, de lieu de résidence au seigneur et à sa famille. Il pouvait être muni d'une salle de réunion destinée à recevoir les vassaux et autres invités de marques : l'aula. Ce même bâtiment servait également de cour de justice au seigneur. C'est ici qu'il agissait en tant que médiateur pour régler les conflits concernant le peuple, ou les gens de haut rang, sur ses terres. L'aula servait également de grande salle de réception où se déroulaient toutes les cérémonies. Quelquefois, elle pouvait être dotée d'une « trésorerie » afin de collecter les différents impôts. Tout logis seigneurial de quelque importance possédait également un lieu de culte, il s'agit de la chapelle qui lui fait face, de l'autre côté de la cour. Par ailleurs, il était également muni d'une cuisine et de caves ou de celliers. A Ollioules, ces celliers, ou réserves, se trouvent accolées au logis et donnent sur la cour. Les traces de l'aula primitive sont encore nombreuses mais noyées dans les maçonneries des XIIIe et XIVe siècles. Il s'agissait d'un espace de petite dimension, aux murs fins, surélevé d'un étage planchéié. Les travaux du XIIIe siècle puis du XIVe siècle ont permis d'agrandir l'espace et de le surélever.
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La cour centrale.
Le château d Ollioules a été plusieurs fois modifie entre le XIIIe et le XVe siècle. Ces modifications, alliées aux destructions opérées aux siècles suivants, font actuellement apparaître un enchevêtrement de structures d'époques différentes. Cette complexité ne permet pas, en l'état actuel des connaissances, de présenter de façon simple et définitive les différents états du château. L'analyse présentée sur ces panneaux s'efforce donc de rendre compte de la fonction des différentes parties tout en mettant en évidence leurs évolutions respectives. Dès les premiers travaux d'agrandissement et d'embellissement du château au XIIIe siècle, la circulation générale se resserre peu à peu autour d'un espace central : la cour. Alors qu'on accédait au XIIe siècle à l'aula à travers des portes donnant au sud, on observe dès 1266 une modification progressive des voies de circulation. L'espace central que l'on nomme cour adoptera plusieurs faciès au cours des siècles et des différentes phases de restructuration du site. Cependant, sa fonction n'en sera que peu modifiée. Cette cour fut caladée au XIVe siècle.
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La cour centrale.
La cour permet de desservir chaque îlot du château et assure la liaison entre les divers corps d'habitation ou de bâtiments. Tous les espaces construits se répartissent autour de la cour. Elle dessert ainsi le logis seigneurial au sud ainsi que les réserves (abris de stockage), mais aussi les communs et la garnison à l'Ouest en traversant une porte surmontée d’un arc en plein cintre, ou encore la chapelle et les ateliers au nord. On accédait au niveau bas du logis seigneurial et de sa tour, légèrement en contre bas du niveau de la cour, par un escalier de quelques marches. L'étage supérieur était desservi par l'escalier monumental surplombant les réserves. Ces réserves, installées sous l'escalier et la galerie pouvaient être desservies par une ouverture pratiquée au nord et donnant sur la cour, ou bien par un soupirail accessible depuis le haut de l'escalier et de la galerie, permettant de monter ou descendre les stocks sans avoir à entrer dans la pièce. De petites dimensions, elles assuraient le stockage et la surveillance des réserves et autres récoltes. Située au rez-de-chaussée et semi-enterrées, elles procurent un lieu dont la température est égale et fraiche permettant de conserver les provisions de bouche.
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Moulin de la rue du Lançon.
Ici s'est conservé l'un des moulins à huile les plus anciens de la ville. Il donne aussi à l'arrière sur l'ancienne rue des Moulins. Les olives étaient stockées au premier étage, puis triturées et pressées au rez-de-chaussée.
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Moulin de la rue du Lançon.
Par la suite, le bâtiment sera transformé en écurie, l'étage servant à stocker le fourrage, puis en en atelier de fabrication des paniers pour le transport des fleurs. Ce moulin est attesté dans les cadastres depuis au moins le début du XVIIIe siècle.
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Portègue de la rue du Lançon
Ce portègue d'origine médiévale a été rehaussé, sans cloute à la Renaissance, pour faciliter le passage des attelages. Des éléments de diverses périodes sont apparus durant la campagne de restauration, comme les départs d’arcs latéraux. Remarquez, sur le côté gauche, le beau petit portail Renaissance en anse de panier, géminé à l'origine. La deuxième baie a été détruite au début du XXe siècle. Cet ensemble appartenait à l'origine à la maison à arcade voisine.
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