Olbia, La Banque Musée des Cultures et du Paysage
Accueil
Contact
Olbia.
Fondée vers 325 av. J.-C. par des Grecs venant de Massalia (Marseille), Olbia, "la Bienheureuse", fait partie d'un réseau de colonies-forteresses qui jalonnent la côte entre l'^lie et l'Espagne pour assurer protection et relais aux navires de commerce. Massalia avait elle-même été fondée, trois siècles plus tôt, par les Grecs de Phocée, comme point d'appui intermédiaire de leurs-navigations vers l'Espagne, en passant par l'Etrurie, à la recherche dos métaux (argent, cuivre, étain) du royaume de Tartessos. Très vite, les Massaliètes sont devenus les premiers acteurs du commerce en Méditerranée occidentale. Alliés depuis toujours des Romains avec qui ils ont combattu les Carthaginois et les pirates ligures, ils sont victimes de la guerre civile romaine qui oppose Pompée et César. Ayant choisi le camp de Pompée, Massalia est assiégée et prise par l'armée de César. Elle perd la plus grande partie de son territoire, direct et lointain, notamment Olbia, évacuée et reconstruite comme bourgade (vicus) rattachée à la cité romaine d'Arles. Complètement réaménagée, tout en conservant son plan primitif, elle devient alors une petite station de loisir et de service avec de vastes thermes, des commerces de détail et des espaces ouverts. Un quai en pierre est aménagé pour l'accueil de navires de faible tonnage.
1
Olbia.
Les soubassements du rempart, encore bien visibles, sont constitués de grosses pierres brutes, avec un calage de pierres plus petites, provenant des bancs de grès des collines au nord de la ville, comme toutes les pierres utilisées dans l’habitat. Ils servent de base à des élévations en briques crues, pour une hauteur totale de 7 à 8 mètres. L’épaisseur du rempart de plus de 2 mètres au sommet, laisse la place à un chemin de ronde continu, protégé par un parapet et des tours.
2
Olbia.
L’unique entrée d’Olbia se trouve au milieu du côté est du rempart qui enserre la ville tout entière. Pendant la période massaliète, les bases des murs sont en pierres liées à la terre et les élévations en briques crues, alors que pour la période romaine les murs sont en moellons liés au mortier de chaux.
3
Olbia.
Le système défensif de l'entrée a connu deux aménagements successifs : le plus ancien est une entrée "en chicane ou à recouvrement" avec un couloir fortifié, parallèle au rempart, qui précède la porte, protégée par une tour ; le suivant est une entrée frontale entre deux tours.
4
Olbia.
A droite de l'entrée, on peut deviner la trace de la deuxième tour.
5
Olbia.
Evocation de l'entrée en chicane. Aquarelle J.-M. Gassend, 1999, comme toutes les autres illiustrations. Le plan géométrique d'Olbia permet une répartition égalitaire entre les familles tout en répondant aux exigences militaires de la petite forteresse : un épais rempart carré, flanqué de tours, abrite quatre quartiers identiques, délimités par deux voies perpendiculaires. L’unique porte de la ville ouvre probablement à proximité d’un port de lagune, aujourd’hui ensablé.
6
Olbia.
À l’abri des remparts se loge une centaine de familles de soldats-colons chargés de surveiller le littoral. D’après la fouille du seul îlot intégralement étudié (l’îlot 6), les logements correspondent à un espace carré d’environ 120 m2. Chaque îlot d’habitation peut donc accueillir trois maisons mitoyennes. Les recherches menées entre 1982 et 2008 ont permis de comprendre les différentes occupations du bâtiment et les modes de vie des populations depuis sa construction vers 325 av. J.-C. jusqu’à sa destruction accidentelle vers 50 ap. J.-C. Tout en conservant la même emprise, cet édifice est réaménagé de nombreuses fois. Il est possible que les colons aient construit eux-mêmes les îlots sous la direction de techniciens chargés de faire respecter le plan d’urbanisme décidé par Marseille.
7
Olbia.
Intérieur, à droite de l'entrée.
8
Olbia.
L'habitat s'organise selon un plan géométrique défini en fonction de deux grandes voies, est-ouest de 5,30 m de large et nord-sud de 4,20 m, se coupant à angle droit au centre de la ville où le carrefour est agrandi par une petite place autour du puits collectif creusé à cet emplacement de choix. Ces axes délimitent quatre quartiers identiques divisés en dix îlots théoriques de 34,50 m sur 11m. Partagés à leur tour en trois logements identiques, ces vastes immeubles rectangulaires, sont séparés entre eux par des ruelles de 2,20 m de large.
9
Olbia.
Une ruelle entre deux îlots.
10
Olbia.
Dans la bourgade d'époque romaine, les témoignages de l'activité commerciale s'affirment. Des boutiques sont aménagées aux extrémités des îlots d'habitations qui donnent sur la voie principale est-ouest, alors véritable rue commerçante. La partie nord de cet îlot est occupée par deux boutiques, bien reconnaissables, à leur long seuil de pierre à rainure.
11
Olbia.
Au cœur de la ville, au croisement des deux voies principales, se trouve le puits public bordé d'une petite place dallée, encastrée à l'extrémité sud d'un îlot d'habitation. C'est un lieu de vie et de convivialité où chaque jour les femmes et les enfants viennent puiser l'eau nécessaire aux familles. À la période romaine, l'îlot d'habitation est remplacé par des boutiques, marquées par leur long seuil de pierre et la présence d'un comptoir de gargote, sans doute pour répondre aux besoins de la clientèle qui fréquentait alors les thermes du bord de mer. Elles sont bordées par un portique le long de la grand-rue est-ouest, évoqué ici par trois gros poteaux de bois.
12
Olbia.
L'un de ces commerces, un thermopolium, offrant un service de restauration et de boisson, a conservé son comptoir en L, maçonné à l'aide de pierres et tuiles liées à la terre, puis recouvert d'une couche d'enduit peint. Ce comptoir est du genre de ceux qu’on avait retrouvé à Pompéi notamment. Cet équipement est installé sur un seuil de porte, à fermeture par volet coulissant dans une rainure, caractéristique des boutiques romaines, telles que celles découvertes à Pompéi, Herculanum ou Ostie, pour fermer l’établissement le soir, ainsi que l’emplacement d’une porte battante. Chaque face visible est décorée d'une fresque utilisant une palette à trois teintes : rouge-ocre, verte et noire.
13
Olbia.
Les motifs représentés sont des guirlandes à petites feuilles dentelées, des fleurons dans les angles et des fleurs en bouton avec tige, bien connus dans la peinture gallo-romaine du IIe siècle av J.-C. Lors de leur découverte en 1966, l'état de conservation de ces peintures était exceptionnel. Malheureusement, une protection insuffisante durant de nombreuses décennies les a considérablement altérées. Aujourd'hui restauré, ce comptoir est l'un des rares exemples connus en Gaule, miraculeusement conservé.
14
Olbia.
La place du puits. A droite, la rue principale Est-Ouest. Vue de la rue principale Nord-Sud. Cette place se situe en plein cœur de la ville, où les axes principaux est-ouest et nord-sud se rejoignent. Un alignement de dalles recouvre le caniveau central en pente vers la mer. Installé par les premiers habitants, cet aménagement est resté en fonction durant l’époque romaine. Les deux voies principales encadrent la petite place dallée et le puits collectif. Celui-ci rejoint la nappe phréatique à plus de 8 mètres de profondeur avec un cuvelage circulaire de 1,70 mètre de diamètre en gros blocs de grès brut. Jusqu’à l’abandon du puits au IIIe siècle ap. J.-C., c’est le passage obligé des habitants qui viennent quotidiennement chercher l’eau nécessaire à leur famille. Avec une ouverture de plus de deux mètres et une profondeur de huit mètres, l'ouvrage est imposant. Son cuvelage circulaire, intact, est construit à l'aide de larges blocs de grès. Sur les deux derniers mètres, le puits est directement creusé dans le banc de grès qui contient la nappe phréatique. Autour de la margelle carrée, les traces d'un système de puisage en bois sont visibles ainsi qu'une rigole creusée dans le dallage.
15
Olbia.
Une autre ruelle. A droite, le bâtiment est le seul îlot d'habitation du site entièrement fouillé. Les recherches menées en 1982-1990 et 2002-2008, par Michel Bats, ont permis de comprendre son évolution depuis sa construction vers 325 av. J.-C jusqu’à sa destruction accidentelle vers 50 av. J.-C La zone est restée ensuite comme espace ouvert entre deux îlots habités.
16
Olbia.
À l'origine, et durant deux siècles environ, le long bâtiment était divisé en trois logements carrés de 11 m x 11 m, soit ± 120 m², marquant ainsi la volonté de la cité de Massalia de donner à chaque famille de colons une part égale. Avec le temps, certaines familles s'enrichissent, d'autres s'appauvrissent et le découpage interne ses îlots évolue. Le gravier représente le sol romain dans l'arc de cercle le sol grec plus ancien est v isible. Cette « fenêtre archéologique » laisse apparaître deux murs parallèles. Il s'agit de la montée d'escalier d'une habitation grecque, découverte sous l'entrepôt, dont le plan est évoqué en surface par les tracés gris. Ces vestiges appartiennent à la même période que ceux, visibles, de la maison sud. A gauche, des seuils de porte. Au milieu, une base de pilier.
17
Olbia.
A partir des années 30 av J.-C., l'îlot entier, propriété d'un commerçant en vins, comprend des espaces communicants entre eux : • Au nord, une boutique de vente au détail, ouverte sur la rue principale par un long seuil de pierre avec une rainure où glissaient les volets de clôture, avec une cuve de réserve d'eau et un dolium de vin en vrac ; • Au centre, jusqu'au mur en brique reconstitué, un vaste entrepôt avec mezzanine, abritant, vers 50, plus de 250 amphores, contenant la plupart des vins de Provence et du Var, et quelques-unes d'Italie (Ligurie), d'Espagne et de Grèce ; • Au sud, côté mer, l'habitation avec une grande cour au rez-de-chaussée et un étage.
18
Olbia.
Emplacement de la porte coulissante de la boutique.
19
Olbia.
La boutique romaine. Aquarelle de J.- M. Gassend
20
Olbia.
Evolution du plan de l'îlot 6. A droite, époque grecque, de la plus ancienne (325-200 av.J.-C.), en bas, à la plus récente (125-40 av.J.-C.), en haut. A gauche, époque romaine, 40 av.J.-C. - 30 ap. J.-C. et 30 - 50 ap. J.-C.
21
Olbia.
Si les deux tiers nord de l'îlot marquent les niveaux du temps romain, le tiers sud a conservé son niveau plus ancien, celui d'une maison grecque du IIe siècle av. J.-C. Son plan est typique des maisons d'Olbia : L’entrée dans l'angle, en bas à droite, donne sur une cour qui ouvre sur un couloir, au sol de terre battue, desservant trois pièces principales au sol de béton de chaux. Sur un soubassement de pierres liées à la terre, les élévations étaient de briques crues. Les toitures de terre mêlée de pailles sur un treillis de roseaux étaient plates ou peu pentues. A gauche du couloir, on peut voir des murs grecs avec des seuils de porte en bois. Derrière eux, des murs romains délimitent des pièces dont une a été coupée en deux et qui était le dortoir commun. L'autre pièce était l'atelier. Au fond, au centre, la cuisine avec le foyer. A droite, la salle de réception réservée aux hommes (andron) avec le sol en béton.
22
Olbia.
L’entrée dans l'angle donne sur une cour qui ouvre sur un couloir, au sol de terre battue, desservant trois pièces principales au sol de béton de chaux. Sur un soubassement de pierres liées à la terre, les élévations étaient de briques crues. Les toitures de terre mêlée de pailles sur un treillis de roseaux étaient plates ou peu pentues
23
Olbia.
Au fond, à l’extrémité de la voie principale est-ouest, se dresse sans doute l’un des plus importants édifices d’Olbia, visible depuis l’entrée : le sanctuaire principal de la ville. Ce bâtiment est vraisemblablement appuyé sur le rempart ouest. Bien que la forme et l’organisation interne du sanctuaire échappent encore à notre connaissance, il est fort probable qu’il soit dédié à la déesse Artémis, protectrice des Massaliètes. Cette zone est abandonnée à la période romaine, sans doute pour bien marquer la coupure avec la colonie-forteresse massaliète : la déesse grecque protectrice d’Olbia n’a plus sa place dans ce nouveau territoire.
24
Olbia.
Le long de la voie Nord-Sud.
25
Olbia.
Si les thermes du bord de mer, vastes et luxueux, ont pour objet le développement d’un tourisme de santé, ceux du nord, érigés vers le début du Ier siècle av. J.-C., répondent à un besoin d’hygiène, de loisir et de rencontre de la population locale. Il est cinq fois plus petit et dénué de décors. Son état de conservation nous permet de suivre l’organisation interne de ce genre d’établissement emblématique de la culture romaine et, par là-même, l’itinéraire du baigneur. Cette organisation correspond à un modèle standardisé et largement répandu dans le monde romain : du frigidarium (salle froide) au premier plan, en passant par le tepidarium (salle tiède) juste derrière, jusqu'au caldarium (salle chaude) au fond, les baigneurs suivaient un parcours type qui se terminait par un bain d'eau froide dans un bassin à droite. A gauche (non visible sur la photo) se trouvait l’apodytérium (vestiaire).
26
Olbia.
La chaleur dégagée par le foyer au fond, à droite, se diffusait dans l'hypocauste, espace aménagé sous le sol des salles tiède et chaude, soutenu par des pilettes en brique. Dans les murs, des conduits assuraient l'évacuation de la fumée et la circulation de l'air chaud. A gauche, le bassin d'eau froide. Avec l’apodytérium (vestiaire) et la palestre (espace dédié aux exercices sportifs) ici inexistante, les thermes constituaient de véritables centres de bien-être liant activités physiques, hygiène, soins, détente et loisirs. Fréquentés par la population libre, ils étaient des lieux de socialisation. Les lieux ne sont pas mixtes, les femmes et les hommes doivent se répartir les thermes selon des heures différentes de la journée
27
Olbia.
Evocation des thermes. Aquarelle J.-M Gassend.
28
Olbia.
Entre les restes des thermes nord et de l’abbaye, à un niveau plus profond, on aperçoit les vestiges du sanctuaire d’Aphrodite. Il occupe l'emplacement d'un îlot d'habitation, édifié jusqu'au rempart contre lequel il s'appuie. Un sanctuaire grec est un lieu de culte défini par une limite sacrée (un temenos) et dédié à une divinité. Il n’a pas obligatoirement l’aspect d’un temple. Un large bloc inscrit découvert dans ce secteur, révèle le nom d’Aphrodite, déesse de l’amour et protectrice des navigateurs. Sa forme fait penser à un linteau, élément du mur qui surplombe une porte, ainsi peut-on imaginer que la dédicace était visible dès l'entrée du sanctuaire. À l’époque romaine, l’inscription d’Aphrodite est déplacée et enterrée avec plus de 200 coupes votives déposées et empilées de façon très ordonnée dans un petit local muré. Avant de fermer le sanctuaire de façon définitive et de le remblayer pour installer les thermes, les nouveaux maîtres d'Olbia ont sans doute accompli un rituel de clôture de dévotion. Le sanctuaire est ensuite entièrement remblayé pour aménager les thermes du nord.
29
Olbia.
Encastrée dans la façade de l’édifice, une autre inscription est mise au jour, le mot qui n'est pas un nom propre, seulement le nom indéfini « HEROS » en grec (à ne pas confondre avec Éros, compagnon d'Aphrodite). Peut-être s’agit-il d’Héraclès, ou un héros connu des habitants d’Olbia.
30
Olbia.
Une partie des vestiges du site provient d’une abbaye cistercienne du nom de Saint-Pierre de l’Almanarre, « fille » de l'abbaye cistercienne Saint-Pons de Gémenos. Ce monastère féminin est construit en 1221 sur les fondations d’un prieuré bénédictin des XIe-XIIe siècles et sur les ruines de la ville antique, abandonnée depuis le VIIe siècle. Jusqu'à la fin du XIVe siècle, elle accueille des moniales dont certaines sont issues de grandes familles nobles, notamment celles des vicomtes de Marseille ou des seigneurs de Fos. L'église est de style roman provençal, à l'origine à nef unique (à droite) au milieu de laquelle on remarque une partie de la voûte en pierre effondrée. Celle-ci reposait sur des arcs en plein cintre qui retombaient sur des piliers de part et d'autre de la nef. La partie située entre l'entrée et l'effondrement de voûte a été fouillée jusqu'au niveau grec, formant une « fenêtre archéologique ». Dans cette zone, plus profonde, on reconnaît un trottoir, une rue avec son caniveau et l’entrée d'une habitation grecque. Une seconde nef (à gauche) est construite au nord à une date indéterminée mais qui pourrait avoir été concomitante de l'arrivée de moniales. Le bâtiment comporte alors six portes, repérables grâce aux seuils en pierre conservés. Les deux premiers, au premier plan, marquent les entrées principales de l'église, une pour chaque nef. Deux portes au nord ouvraient sur l'extérieur et, enfin, les deux seuils situés au sud communiquaient avec le cloître qui se trouvait à droite.
31
Olbia.
Le cimetière attenant à l’abbaye cistercienne a également été découvert. Plusieurs campagnes de fouilles archéologiques ont mis au jour près de 500 tombes. Cet ensemble est l’un des plus importants sites funéraires provençaux connus pour cette période. L’organisation de la communauté est très hiérarchisée avec une abbesse à sa tête, secondée par une prieure et une sous-prieure. Les cisterciennes suivent une règle stricte, celle de Saint-Benoît où s’équilibrent prières et travaux manuels. Elles font vœux de pauvreté, d’obéissance et de chasteté. Soumises à la clôture, leurs contacts avec le monde extérieur sont très limités. Elles dorment en dortoir et partagent les repas.
32
Olbia.
Après la fondation de l’abbaye, un talus adossé à l’église et au cloître est réservé à l’usage des moniales. Hormis quelques caveaux encore visibles dans cette partie haute, les sépultures de cette période sont majoritairement de simples inhumations en pleine terre. Quelques indices, comme des clous ou des épingles, témoignent de l'utilisation de cercueils en bois ou de linceuls. L’autre partie, en contrebas, reste accessible aux populations laïques environnantes, chose peu courante pour un monastère cistercien. Ces tombes sont fréquemment constituées d'un coffrage en pierre, recouvert de dalles aujourd'hui regroupées près du cabanon moderne. Quelques objets sont retrouvés dans ces tombes : des vases en céramique, quelques boucles de ceinture, des bagues ou une bourse monétaire. Quant aux ossements, ils renseignent les données physiques et sociales du défunt, tels que l'âge, le sexe ou la santé. Une petite nécropole du premier Moyen-Âge, utilisée pendant la dernière phase d'occupation de la ville romaine, a été mise en évidence sous et à proximité de la nef nord de l'église. Deux sarcophages en pierre datant des Ve-VIe siècles et réutilisés au Xe siècle, sont encore visibles au chevet de l'église.
33
Olbia.
En face, se dessinent les collines de la presqu’île de Giens, reliée au continent par un double tombolo. Les vestiges d’Olbia se poursuivent sous et au-delà de la route départementale. Dans la deuxième moitié du Ier siècle av. J.-C, parmi les multiples transformations qu'Olbia connaît en passant sous le contrôle romain, le rempart sud est arasé et un gros mur de moellons liés au mortier, encore visible, est édifié sur la plage pour soutenir une terrasse qui accueille un vaste établissement thermal sur presque 1000 m². Surdimensionné par rapport au nombre d'habitants de la ville, cet établissement, à fonction thérapeutique, est alimenté par les eaux d'un aqueduc depuis la source de San Salvadour, à 500 m à l'ouest. Pour permettre un accueil des curistes, un port artificiel est également aménagé, dont les constructions, aujourd'hui effondrées et immergées, sont toujours visibles sous l’eau. Toute la zone qui borde la route et la mer a été remblayée après la fouille afin de protéger les vestiges contre l'érosion et le pillage.
34
Olbia.
Evocation du quai et des thermes romains. Aquarelle J.-M Gassend. En arrière du talus qui domine la mer de quelques 5 m, les fouilles ont mis au jour, d'une part, le rempart sud et la tour d'angle Sud-est de la ville grecque, d'autre part, un vaste établissement thermal romain.
35
Olbia.
Plan schématique d'Olbia.
36
Olbia.
Evocation de la ville grecque et du double tombolo de Giens. Aquarelle J.-M Gassend. Située à l'entrée d'un long couloir naturel que dessinent les îles d'Hyères que les Grecs nomment les « Stoechades », c’est-à-dire les « Alignées », leur approche est parfois dangereuse, comme en témoignent les nombreuses épaves mises au jour. Elles sont placées sous la surveillance des Olbiens afin qu’elles ne deviennent pas des repaires de pirates. Olbia est une étape pour le petit cabotage et un refuge pour la navigation, contre la piraterie ou les aléas météorologiques. L'existence du double tombolo, deux cordons de terre et de sable qui relient la presqu'île de Giens au continent, a certainement favorisé le choix de cet emplacement pour fonder la colonie grecque. Il enserre alors une lagune, aujourd'hui l'Étang des Pesquiers, qui offre une possibilité de port abrité et de riches ressources en poissons et coquillages. Installée sur un plateau rocheux légèrement incliné vers la mer et en bordure d'une plaine pouvant accueillir des cultures, la ville est encadrée par de véritables barrières naturelles : plusieurs collines à l'ouest et une zone marécageuse à l'est. Au-delà, s'ouvre la vallée du Gapeau qui constitue, entre Marseille et Fréjus, une voie de pénétration depuis la côte vers l'arrière-pays. Largement exploités au Moyen Âge et à l'époque moderne, les Salins offraient peut-être déjà leurs ressources aux Olbiens.
37
Ancien hôtel de ville d'Hyères.
Le « petit casino » est construit en 1864 pour satisfaire les demandes des hivernants. C'est alors un modeste cercle de jeu où se produisent aussi les artistes en tournée. Il ne compte alors qu'un seul étage. A cause de difficultés financères, il est mis en vente en 1895. En 1912, lors d'une délibération du conseil municipal, l'acquisition de l'immeuble en vue de son aménagement en hôtel de ville est votée. 1965, suite à une délibération, on décide l'exhaussement de l'hôtel de ville comprenant 15 pièces supplémentaires.
38
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
À la demande de la Chambre de Commerce du Var, il est décidé en 1912 de créer une succursale de la Banque de France à Hyères. Pour construire cet édifice, la Banque de France fait appel à son architecte en chef, Alphonse Defrasse. Ce dernier est secondé sur place par Léon David, architecte hyérois, qui construit ce bâtiment de style néoclassique de 1923 à 1925. Un jardin à la française l’accompagne créant un ensemble architectural cohérent.
39
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Désirant préserver l’âme du lieu, les choix muséographiques tirent parti de l’esprit de cette ancienne Banque de France. Au rez-de-chaussée, l’ancienne caisse auxiliaire devient un lieu de consultation d’ouvrages sur les thèmes suivants : architecture, Côte d’Azur, jardin et paysage. Au sous-sol, la salle des coffres, gardée en l’état, offre un espace supplémentaire pour des expositions.
40
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
41
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
16 mars 1883. Trois passionnés d'ornithologie : Jean-Baptiste Jaubert, Elzéar Abeille de Perrin et Alfred Caval fondent le musée. « Notre prétention est de constituer un musée essentiellement local comprenant toutes les richesses de notre région, dont l'extension [...] ne peut dépasser les limites du Midi de la France, baigné par la Méditerranée. » Constitution d'une collection d'histoire naturelle. 1889. Première installation de la collection au château Denis, ancienne maison bourgeoise du maire Alphonse Denis acquise par la ville auprès de sa veuve. 1902. Le colonel de Poitevin de Maureillan est nommé conservateur par le maire Jules Massel. Le colonel entreprend des fouilles sur le site d'Olbia et fait entrer au musée les vestiges tout juste découverts. Constitution d'une collection archéologique. « Parvula sedgrata. Voilà bien la devise de notre musée. Il est petit mais il plaît et par là il fait honneur à la ville et à son fondateur. »
42
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
1912. La chambre de commerce du Var demande la création d'une succursale de la Banque de France à Hyères. 1914. Acquisition de la villa Victoria (propriété Laugier), édifiée en 1869f pour y construire la Banque de France. 1923. Travaux de construction de la succursale sous la supervision de l'architecte Léon David. 1925. Ouverture de la succursale de la Banque de France à Hyères. 1930. Emmanuel-Charles Bénézit est nommé à la tête du musée. Grâce à sa notoriété, la politique d'acquisition s'intensifie et s'oriente vers le XIXe siècle et vers des peintures représentant Hyères. Constitution d'une collection beaux-arts. 12 avril 1939. Premier déménagement du musée au Grimm's Park Hôtel. Ce palace est réaménagé pour présenter la collection. 1946. Suite à la mission d'inspection des musées « Lyonnais- Provence » sous l'égide de George-Henri Rivière, fondateur du musée national des Arts et Traditions populaires à Paris (dont les collections sont aujourd'hui au MuCEM, Marseille), le musée d'Hyères devient un musée contrôlé, ce qui le mènera à obtenir le label Musée de France.
43
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
1963 Deuxième déménagement du musée dans l'immeuble administratif de l'ancienne Gare du Sud. Emmanuel-Charles Bénézit quitte le musée. Jusqu'en 2002, deux conservatrices, Mme Nicolas et Mme Nicolaï, maintiennent la vie du musée à travers des expositions.2002 Fermeture du musée en raison de la transformation de l'immeuble en médiathèque. Les collections quittent le bâtiment pour un garde-meubles et sont ponctuellement présentées lors d'expositions temporaires dans différents sites de la ville 2003. Après le passage à l'euro, la Banque de France ferme sa succursale à Hyères. 2004. La ville acquiert la succursale de la Banque de France pour y installer le musée. 2016. Le projet scientifique et culturel est rédigé par la conservatrice Martine Sciallano. Le conseil municipal vote la création du musée des Cultures et du Paysage dans l'ancienne Banque de France. Lancement de l'étude de réhabilitation de la Banque de France avec une volonté affirmée de garder l'esprit du lieu. 2021. Le musée renaît avec La Banque offrant ainsi un sublime écrin aux collections.
44
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
45
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
La diversité des peuplements depuis la préhistoire a modelé la formation du paysage. L'homme s'installe sur le territoire hyérois à partir du Chalcolithique (âge du cuivre vers 3 000 ans avant notre ère). Si son impact sur l'environnement n'est pas véritablement décelable, il faut attendre sa sédentarisation pour collecter les premières traces de son occupation. L'oppidum celto-ligure construit vers la fin du VIe siècle avant notre ère, sur la colline de Costebelle, constitue la première forme d'habitat groupé et fortifié du territoire. Il est abandonné vers le milieu du IVe siècle avant notre ère, au moment où les ^Grecs de Massalia [Marseille] fondent, sur le bord de mer, une colonie-forteresse : Olbia [en grec : la Bienheureuse]. Elle est l'unique témoin, conservée dans l'intégralité de son plan, d'un véritable réseau de colonies-forteresses massaliètes. Les premiers Olbiens étaient des soldats-colons, pêcheurs, agriculteurs et avaient comme mission principale de sécuriser le commerce maritime. En 49 avant notre ère, après la prise de _Marseille par les troupes de César, Olbia passe sous le contrôle de l'administration romaine. L'activité économique d'Olbia bascule, vers un centre de services et d'accueil avec l'ouverture de bains thérapeutiques alimentés par la source de San Salvadour. Les Grecs, s'étendent alors dans toute la région. Du fait de l'insécurité grandissante en bord de mer, la population abandonne le site d'Olbia au début du VIIe siècle, en partie au profit des hauteurs de la colline du Castéou
46
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Nicolas-Auguste Laurens. (Pontailler-sur-Saône, 1829 - Pontailler-sur-Saône, 1908). L’Âge de pierre. 1882. Huile sur toile.
47
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Base de statuette, dédicace au Génie des Olbiens. IIe siècle ou début du IIIe siècle après J.-C. Cette base de statuette, en marbre, représente un personnage masculin avec, à ses pieds, un serpent entouré autour d'une colonne, au-dessus d'une dédicace au Génie du quartier fortifié des Olbiens. Découverte en 1909 lors de travaux agricoles, cette inscription a permis d'attester l'identité du site archéologique d'Olbia. GENIO VICINIAE / CASTELLANAE OL / BIENSIUN L RVPILIVS / IACCHVSD D CS GenioViciniae / Castellanae Ol / biensiun L(ucius) Rupil(i)us / lacchus d(ono) d(edit) cum suis « Au génie de l'association des habitants du vicus des Olbiens, Lucius Rupilius lacchus a fait ce don avec les siens » (traduction : Michel Bats) Ces objets, datés de la fin du 4e siècle avant notre ère, ont été découverts sur le site archéologique d'Olbia. 1. un kylix miniature (coupe/vase à boire) en céramique. 2. les fragments d’un plat à poisson 3. un peson en pierre (pour le tissage ou pour la pêche) 4. un fragment de fuseau en os 5. une monnaie en bronze perforée. 6. un fragment de fibule en bronze avec un décor de corail Par leur localisation et leur nature, ces objets peuvent être interprétés comme un dépôt à caractère rituel en lien avec la fondation d'une maison et probablement destiné à sa protection.
48
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Bernard Dejonghe. (Chantilly, 1942 - vit et travaille à Briançonnet). Meule vive. 2009. Verre moulé et poli. Se réappropriant id les premiers outils agricoles préhistoriques, Bernard Dejonghe travaille leur apparence rudimentaire. Lors de ses voyages dans le désert africain, l'artiste découvre des tessons de céramique et des bifaces. Il y voit une esthétique primitive aux formes intemporelles, saisissant alors la dimension immémoriale de nos origines à l'épreuve du temps. Dejonghe utilise la technique de fusion pour provoquer certains états de matière qu'il qualifie de plissements, effets présents naturellement dans le monde minéral et géologique. Ces craquètements du verre créent des inclusions lumineuses provoquant dans la meule une « vive » clarté
49
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Hyères a toujours été célèbre pour la luxuriance de ses vergers d'orangers. La dérivation des eaux du Gapeau et la création en 1458 du canal du Béal par Jean Natte rendent possible l'acclimatation de cet agrume. Cultivé initialement pour l'essence de sa fleur, l'oranger devient peu à peu convoité pour son fruit. Au XVIe siècle, Hyères devient la ville des Orangers. Conscient du privilège de pouvoir cultiver un tel arbre sur leur terre, les hyérois n'hésitent pas à mettre en avant leur production pour subjuguer les souverains à chacun de leur passage. En 1564, à la veille de l'arrivée de la reine Catherine de Médicis et de son fils, le roi Charles IX, les habitants prennent soin d'installer deux rangées d’orangers le long de la route et d'édifier une fontaine remplie d'eau parfumée à la fleur d'oranger. Émerveillée, Catherine de Médicis décide de planter un domaine d'orangers, situé sur l'emplacement actuel du musée. Au XVIIe siècle, les jardins de la Couronne s'agrandissent grâce au legs de l'évêque de Digne au roi Louis XIV d'un -ces thèmes s'étendant jusqu'à l'actuelle voie du Ritondale. Ainsi naissent les Jardins du Roy qui deviennent des pépinières pour les salaires et jardins de Versailles. En 1660, le Roi-Soleil vient le visiter et déclara : « la cour s'était beaucoup plus à la douceur de ce climat, à la beauté de cette campagne et à la bonne odeur de ses orangers. » L'exploitation ce domaine se poursuit jusqu'à son aliénation à la Révolution où Jean-Baptiste FiIhe, agronome et maire d’Hyères, rachète une partie des 18 000 orangers du domaine. L'installation contemporaine présente dans le patio redonne à cette histoire de toutes ses lettres de noblesse.
50
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Mickaël Obrenovitch. (Carqueiranne, 1979 - vit et travaille à Giens). Flânerie à l’orangeraie. 2019-2020. Serge Moiselet, Artisan potier. Spécialisé dans la pratique ancestrale du tournage à la corde. L'artiste Mickaël Obrenovitch s'inscrit dans la droite ligne de la sculpture organique. Le musée l'a invité à créer une œuvre autour de l'orange, fruit emblématique d'Hyères, pour ancrer l'art contemporain dans l'histoire locale. Avec cette installation, l'artiste réinterprète ce fruit en liant sa créativité au savoir-faire de l'artisan-potier hyérois, Serge Moiselet. Cette création conceptuelle et poétique immerge le visiteur dans une œuvre interactive en l'invitant à se promener au milieu des oranges...
51
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Giulio Vittini. (Ancône. 1888 - Hyères. 1968). La Ville d’Hyères et son passé. 1956. Huile sur toile. Premier prix de l'Académie royale de Rome, installé à Hyères en 1951, cet amoureux de la France fut le plus hyérois des peintres italiens. En 1956 le maire, Joseph Clotis, lui commande une œuvre pour la mairie. Sur une toile de 8 m², Vittini illustre l'histoire d'Hyères : à gauche, Saint Louis débarquant à Hyères en 1254 au retour de la 7e croisade, et à droite, la reine-mère Catherine de Médicis suivie de son fils, le jeune Charles IX, visitant Hyères en 1564, entourés d'une cour admirant la profusion des oranges. À droite, on aperçoit des hommes travaillant dans les Salins et en bas à gauche, l'artiste se représente. Dans un phylactère, une devise en provençal résume l'œuvre : « Pour bien aimer Hyères, apprenez son beau passé ».
52
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Emmanuel-Charles Bénézit. (Parts. 1887 - Hyères. 1975). Oranges au soleil. 1921. Huile sur toile.
53
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Emmanuel-Chartes Bénézit. (Paris, 1887 - Hyères. 1975). Oranges. Avant 1927. Huile sur toile. Peintre et historien d'art, Emmanuel-Charles Bénézit arrive dans le Sud en raison de problèmes pulmonaires et s’installe à Hyères en 1930. Alors qu'il prend la direction du musée de la ville, l'artiste poursuit en parallèle sa peinture. Ébloui par la lumière locale, il transporte son chevalet dans les paysages provençaux pour peindre la nature luxuriante. Bénézit éprouve une fascination particulière pour les arbres et notamment les orangers. Dans la série Oranges, l'artiste joue sur la matière et la couleur pour traduire l'intensité de la luminosité méridionale sur ces fruits emblématiques de la cité hyéroise.
54
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Emmanuel-Charles Bénézit. (Parts. 1887 - Hyères. 1975). Bouquet d’oranges sur une branche. Les Oranges au soleil. Oranges dans la lumière 1921. Huile sur toile.
55
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
La récolte du sel a probablement été initiée sur nos rivages dès l'Antiquité par les habitants d'Olbia. La rade réunit toutes les conditions pour l'implantation de salins : une vaste zone lagunaire ensoleillée et balayée par les vents. La production de cette denrée rare et précieuse confère rapidement l'identité à la ville. En 963, la charte du roi de Bourgogne atteste conjointement de l'existence de salins et de ce lieu baptisé Eyras (aires salantes - ce vocable évoluera pour aboutir à Hyères) preuve du lien qui unit la ville au sel. Les salins d'Hyères atteignent leur enjeu d'or au XIIIe siècle, exportant largement en dehors des frontières. Du XIXe siècle, la demande en sel s’accroît de nouveau. En 1856, la compagnie des Salins du Midi acquiert les Vieux Salins puis, en 1967, le Salin des Pesquiers créé en 1848 par la Société des salins et pêcheries au cœur de la presqu'île de Giens. Chaque salin emploie alors 60 ouvriers et 300 saisonniers pour la récolte d’été, pour la plupart des Italiens. La production des salins (40 000 t) cesse en 1994. Gérés est protégés par le Conservatoire du littoral depuis 2001, les salins abritent une exceptionnelle biodiversité : 320 espèces d'oiseaux et près de 300 variétés de plantes. Dans-ce milieu dessiné par l'exploitation salinière, les conditions écologiques favorisent la création d'un écosystème où les oiseaux viennent trouver refuge, conférant à ce paysage son caractère.
56
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
René Monteix. (Tauves. 1908 - Hyères. 1997). Les Marais salants, le soir. 1964. Huile sur toile. Après la Seconde Guerre mondiale, René Monteix achète la maison du musicien Ambroise Thomas sur les hauteurs d'Hyères et s'installe comme médecin à Bormes-les- Mimosas. En parallèle, il n'a de cesse de peindre et de fréquenter ses nombreux amis peintres. Dans Les Marais salants, il pousse ses recherches plastiques jusqu'à l'économie de formes et de couleurs, dans un camaïeu de verts et de bleus. L'artiste surplombe le tombolo embrassant d'un seul regard les tables salantes. Par quelques traits noirs, Monteix souligne la géométrie du lieu et nous livre toute la beauté des Salins des Pesquiers.
57
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Louis Garcin. (Hyères. 1821 -Hyères. 1898). Pêcheuses de praires dans les marais salins à Hyères. Vers 1863. Huile sur toile. Peintre de portrait et de paysage, Garcin retranscrit les sites pittoresques de sa ville natale. Présent depuis 1848 au Salon des artistes français, il présente en 1863 : Pêcheuses de praires dans les marais salins à Hyères sous le n° 747. Le niveau de l'eau et la présence des femmes avec leur panier témoignent de l'activité de cette pêche dans les salins d'Hyères à cette époque. Les pêcheuses dans leurs gestes traduisent une langueur influencée par le néoclassicisme, alors que ce paysage des salins s'ancre dans un naturalisme raffiné.
58
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Louis Garcin. (Hyères. 1821 -Hyères. 1898). Récolte du sel aux Vieux Salins d’Hyères. Vers 1863. Huile sur toile.
59
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Antoine Grivolas. (Avignon. 1843 - Golfe-Juan. 1902). Le Jardin de mon propriétaire. 1885. Huile sur toile. Présentée au Salon des artistes français en 1885, cette œuvre illustre la parfaite maîtrise de cet artiste pour l'étude des fleurs. Séjournant alors sur la Côte d'Azur, Antoine Grivolas se passionne pour l'exubérance des jardins fleuris de la région. Son frère Pierre Grivolas fonde la nouvelle École d'Avignon à laquelle Antoine adhère, l'amenant à devenir l'un des premiers peintres en plein air de Provence. Tous deux participent à la construction du Chêne-Vert, lieu de rencontres du Félibrige, association créée par Frédéric Mistral pour préserver la langue provençale.
60
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Paul Lecomte. (Paris, 1842 - Paris, 1920). La Récolte des melons, sans date. Huile sur toile.
Au XVIe siècle, sur la colline du château se cultivent sous serre primeurs et fleurs à bulbes tandis que l’arrière de la vieille ville est aménagé en terrasses [restanques] par les paysans. C’est alors que le ministre de Louis XIV, Jean-Baptiste Colbert, décide d’implanter des cultures florales dans la région pour fleurir les demeures royales de Sa Majesté. Interrompue sous la Révolution française, la floriculture provençale prend un nouvel essor au XIXe siècle en s’orientant vers la production de fleurs coupées. L’iris, la rose, l’anémone ou la violette impériale sont exportés dans les grands centres européens offrant une notoriété internationale à la ville. Hyères devient également un laboratoire d’expérimentation horticole. Des pratiques d’acclimatation des végétaux exotiques, comme le palmier, sont menées sous l’impulsion de personnalités telles que l’impératrice Joséphine ou Geoffroy Saint-Hilaire, directeur du jardin d’acclimatation de Paris.
61
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Bernardo Masserano. (Bielle (Italie). 1843 - ?). Rue Sainte-Catherine à Hyères. 1883. Huile sur toile.
Quatre importantes personnalités sont tombées sous le charme de la cité hyéroise en laissant chacune à leur manière leur empreinte sur le territoire. Le maire Alphonse Denis, le riche industrie! Alexis Godillot, l’académicien Paul Bourget et le deuxième conservateur du musée le colonel de Poitevin de Maureillan vous invitent à écouter leurs récits pour comprendre les enjeux qu’ils ont relevés.
62
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Louis-Charles Arsenne. (Paris. 1780-Parts» 1866). Portrait d’Alphonse Denis. Vers 1850. Huile sur toile. Sous le règne du roi Louis-Philippe, Alphonse Denis (1797-1876) devient député-maire d'Hyères de 1830 à 1848. Soucieux du développement économique de la ville, il mène de grands projets de rénovation et d'aménagement pour favoriser le tourisme d'hiver présent depuis le XVIIIe siècle. Cet homme visionnaire améliore la cité hyéroise en modernisant la vieille ville, en créant le premier quartier résidentiel du boulevard d'Orient, en installant un théâtre et une bibliothèque. Denis implante des palmiers des Canaries, issus de sa palmeraie privée dans les lieux publics offrant ainsi à la ville d'Hyères son symbole.
63
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Maurice-Quentin Point. (Saint-Quentin,1875 - Saint-Quentin, 1953). Portrait du colonel de Poitevin de Maureillan. Avant 1939. Pastel sec sur papier doublé, monté sur châssis. Le colonel de Poitevin de Maureillan (1845- 1931) fut le deuxième conservateur de notre musée pendant plus de vingt-cinq ans. Après la guerre de 1870, il est amené en garnison à Hyères. À sa retraite, il décide de s'y installer et prend la direction du musée. Grand passionné d'archéologie, il mène les premières campagnes de fouilles à l'Almanarre où il découvre de nombreux vestiges qu'il fait entrer dans les collections du musée. On sait aujourd'hui qu'il s'agissait d’Olbia, la colonie-forteresse grecque du IVe siècle avant notre ère
64
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Georges Chauvet. (Elbeuf. 1886-Val-Saint-Germain, 1962). Buste d’Alexis Godillot. Avant 1929. Pierre froide grise veinée ocre. En 1857, Alexis Godillot (1816-1893), inventeur de la chaussure militaire, tombe amoureux d'Hyères et décide de la transformer. Pendant trente ans, il consacre son énergie et sa fortune à l'urbanisation de la ville. Il réalise le traçage de six avenues, dont une qui porte son nom. Il construit des villas originales, plante des palmiers, dresse des lampadaires, érige une grande fontaine et participe à la réalisation de l'église anglicane. En 1892, la reine Victoria lui rend visite. Malgré ses largesses, cet homme éminent ne sera jamais élu maire. En 1893, il repart à Paris où il décède.
65
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Anonyme. Trois Grâces à l’antique. Entre 1870 et 1900 Sculpture en marbre et bronze. Éditeur-fondeur Boudet. Au XIXe siècle, Hyères est unanimement connue comme la ville où fleurs et jardins rivalisent de beauté et de senteurs. De nombreux écrits d'hivernants en témoignent. Ce dépôt d'Orsay fait écho à l'image du Hyères du XIXe siècle où le bien-être et la beauté de la végétation priment. Les Trois Grâces personnifient le don de la vie sous toutes ses facettes. Chacune tient un rôle précis : Euphrosyne est la joie et l'allégresse ; Aglaé symbolise la beauté ; quant à Thalie, elle représente l'abondance, la verdoyance, celle qui, à Hyères, fait éclore les fleurs et embellit les jardins.
66
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Véronique Ellena. (Bourg-en-Bresse, 1966 - vit et travaille à Paris). La Vénus d’Hyères I. La Vénus d’Hyères II. 2019. Tirage argentique contrecollé sur aluminium et collé sous Diasec. Ayant travaillé sur la Vénus d'Arles, Véronique Ellena s'approprie l'histoire d'Olivier Voutier, découvreur de la célèbre Vénus de Milo. Cet ancien officier de la Marine finit sa vie à Hyères, où il fit construire le Cas tel Sainte-Claire. En 2018, Ellena déambule dans l'ex-Banque de France avec une réplique de la Vénus pour mêler l'atmosphère de ce lieu aux mystères de cette statue. Son travail photographique à la chambre noire offre une scène onirique. Dans une étonnante mise en abyme, ces clichés conjuguent l'histoire locale liée à Olivier Voutier avec cette sculpture emblématique du Louvre.
67
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Stéphen Liégeard. (Dijon 1830-Cannes. 1925). La Côte d’Azur. 1887. Édition chez Quantin, Paris. Après une carrière politique sous le Second Empire, en 1870, Stéphen Liégeard se consacre à la littérature. Suite à ses séjours d'hiver à Cannes, il rédige un ouvrage où il décrit le littoral et ses villes, de Marseille jusqu'à Gênes. Il l'intitule Côte d'Azur, une expression qu'il invente précisément à Hyères en référence au département de la Côte-d'Or dont il fut le sous- préfet : « Dans sa robe bleue, écrit-il, Hyères est le vestibule du palais d'Aurore. » Délaissant le terme de « Riviera », le public adopte cette nouvelle dénomination géographique, «Côte d'Azur», plus propice à désigner le pays de la mer, du soleil et des fleurs, une référence touristique qui conserve, après plus d'un siècle, la même renommée.
68
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
François Manoyer. (Hyères. 1833-Hyères. 1898). La vallée d’Hyères, côté de Toulon. XIXe siècle. Huile sur toile.
À la fin du XIXe siècle, la beauté et la lumière si particulière des sites hyérois fascinent les peintres locaux. François Manoyer est l’un des premiers peintres hyérois à avoir valorisé le paysage. Dans son sillage, les toiles de Gabriel Amoretti invitent à une balade à travers des lieux paisibles de la ville. Devenu directeur de l’École des beaux-arts de Toulon, il a pour élève Edmond Barbarroux qui lui aussi exploite des vues entre terre et mer dans l’arrière-pays varois. Dans la même veine François Nardi, dans une facture proche des impressionnistes révèle l’intensité ensoleillée de ta rade d’Hyères alors qu’Emmanuel-Charles Bénézit dévoile le paysage maritime qui entoure la ville, en s’éloignant de la côte.
69
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Gaetano Ferri. (Bologne, 1822 – Oneglia, 1896). Vue de la place des Palmiers à Hyères. 1850, huile sur toile. Peintre d’histoire italien. Gaetano Ferri obtient une médaille à l'Exposition universelle de Paris en 1855. Cinq ans plus tôt, il est à Hyères pour soigner des problèmes de santé et réalise cette scène de genre retraçant un instant de la vie locale. Sous un soleil radieux, il peint l'ancienne place des Palmiers aujourd'hui place Gabriel Péri. La douceur des tons souligne l'ambiance calme et sereine de la ville. À l'instar des hivernants de cette époque, les badauds profitent de la quiétude de cette place face à la mer. Cette perspective offre un témoignage saisissant sur l’évolution urbaine d’Hyères.
70
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Edmond Barbarroux. (Toulon. 1882-Toulon. 1948). Le Saint Quinis au couchant (Besse-Var). 1916. Huile sur toile
71
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Emmanuel-Charles Bénézit. (Paris. 1887 - Hyères, 1975). Paysage marin. 1916. Huile sur toile.
72
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
G. Bloch. Affiche Hyères station hivernale. sans date. Affiche lithographiée couleur rentoilée.
À la fin du XVIIIe siècle, entre octobre et avril, Hyères devient un lieu de villégiature privilégié pour les riches familles européennes, les élites politiques et littéraires. En 1875, t’arrivée du chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée [PLM] facilite l’arrivée de ces hivernants. Pour les accueillir et les divertir, un programme architectural ambitieux et moderne est conçu avec la construction d’hôtels, de villas, d’un casino et d’un théâtre. Cette notoriété va susciter la venue de la reine Victoria en 1892. Considérée comme l’une des premières stations hivernales au monde, Hyères va connaître dans l’entre-deux-guerres une nouvelle transformation.
73
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Étienne Billet (Marseille, 1821 - Gréoux-les-Bains. 1888). Panorama de la ville d’Hyères - vue depuis la ville. Entre 1884 et 1888. Huile sur toile.
Après la crise économique de 1929, l’arrivée des congés payés présage un bouleversement du mode de vie des Français. Un paysage balnéaire se dessine alors à Hyères pour répondre à cette mutation sociale. Les estivants découvrent le farniente au bord de mer, prémices de cette culture du loisir. Face à la ville, trois îles, Porquerolles, Port-Cros et l’île du Levant, ont nourri l’imaginaire des poètes et des écrivains. Si chacune d’entre elles fut un lieu stratégique de la défense du littoral méditerranéen au XXe siècle, elles sont devenues, par l’attrait exceptionnel de leurs paysages, un lieu privilégié et convoité des touristes.
74
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Vincent Courdouan. (Toulon. 1810- Toulon. 1893). Le château d’Horace Vernet à Hyères. 1882. Huile sur toile. Chef de file de l'école toulonnaise, Vincent Courdouan a fait de son territoire natal sa principale source d'inspiration. Devenu peintre officiel de la Marine en 1849, il peint avec brio aussi bien les vues maritimes que les vues terrestres de sa région. En 1882, il réalise ce paysage hyérois autour du château de son ami le peintre Horace Vernet. Artiste célèbre pour ses scènes de batailles, Vernet est charmé par la côte varoise et s'installe en 1855 au lieu- dit des Bormettes, faubourg de la commune d'Hyères. Au-delà de ce château, Courdouan anime sa scène par la présence de paysans en plein labeur. Entre terre et mer, Courdouan demeure dans l'histoire de l'art provençal l'un de ses plus grands paysagistes.
75
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Paul Levéré. (Toulon, 1875-Toulon, 1949). Le Tortillard dit aussi Le Macaron, chemin de fer du littoral, en descente, vers San Salvadour. 1909. Huile sur toile. Peintre officiel de la Marine, Paul Levéré réalise des paysages méditerranéens et des marines dans un style postimpressionniste. À Toulon, il décore l'opéra et la préfecture maritime. En 1909, il réalise une œuvre magistrale pour le hall de la gare du Sud : Le Train du littoral (au musée des Amis du Vieux Toulon), dont ce tableau est l'une des études préparatoires. Venant de Toulon, ce train local (à ne pas confondre avec le PLM), est surnommé « Le Macaron ». Levéré présente la côte hyéroise avec, en arrière-plan, l'hôpital San Salvadour et le mont des Oiseaux.
76
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Anonyme. Ville d’Hyères, hospice mixte et asile Barnéoud. 1865. Impression en couleurs, aquarelle et crayon graphite.
77
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
78
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Conservateur du musée de 1930 à 1963, Emmanuel-Charles Bénézit va enrichir considérablement les collections. Fils du rédacteur des encyclopédies des peintres, il use de son influence pour recevoir des dons et acquiert la majeure partie du fonds actuel du musée. Ses choix ne sont pas anodins puisqu’il s’attache à constituer un ensemble aussi complet que possible d’œuvres caractéristiques des mouvements artistiques des XVIIIe et XIXe siècles. Cinq ans après son arrivée, la collection compte 235 œuvres supplémentaires, parmi lesquelles on trouve des artistes figurant au musée du Louvre et au musée du Luxembourg. L’accrochage de ces deux salles présente les acquisitions de Bénézit. La première illustre le début du XIXe siècle depuis le néoclassicisme jusqu’au romantisme, tandis que la seconde s’attache à la fin du XIXe siècle durant lequel naissent le réalisme et le naturalisme.
79
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Paul-Marc-Joseph Chenavard. (Lyon. 1807-Parts. 1895). Étude pour Divina Tragedia. Entre 1864 et 1869. Huile sur toile. Paul Chenavard se forme auprès de Delacroix et Ingres. Il part deux ans en Italie étudier les grands maîtres. À son retour, il juge fart décadent et veut lui donner le rôle de « philosophie de l'histoire ». Au Salon des artistes français de 1869, il présente Divina Tragedia, une toile de cinq mètres sur quatre, dont la légende débute par : «Vers la fin des religions-antiques et à l'avènement dans le ciel de la Trinité chrétienne, la Mort, aidée de l'ange de la justice et de l'esprit, frappe les dieux qui doivent périr. » L'œuvre, jugée trop complexe, fait scandale et se heurte à l'incompréhension de la critique et du public
80
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Isidore Pils (Paris. 1813 - Douarnenez. 1875). 1840. Huile marouflée sur papier sur carton. Célèbre pour sa toile Rouget de L'Isle chantant «La Marseillaise» (1849), Isidore Pils a connu une brillante carrière. En 1838, il reçoit le prix de Rome et part à la villa Médicis dirigée par Ingres. Après une période de convalescence à Ischia en 1839, il réalise un périple en Italie durant lequel il réalise cette série. À travers ses dessins ethnographiques, il fixe une époque, des costumes et des coutumes teintées d'inspiration religieuse. Artiste fondamental dans le naturalisme, la présence de Pils apparaissait indispensable dans la constitution de la collection que Bénézit avait entreprise.
81
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
82
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Le jardin de La Banque, réhabilité dans la continuité du parcours scénographique, participe à la renaissance d'un « Musée de France » dans un bâtiment prestigieux. Lors de la réflexion pour sa remise en état, à l'instar du bâtiment, la continuité avec le passé s'est inscrite comme une évidence se rapprochant de la formule du célèbre paysagiste Gilles Clément : « Le jardin ne s'enseigne pas, il est l'enseignant ». Ici, le passé rejoint le présent par la conservation de nombreux arbres et arbustes datant de la création de La Banque. Des essences remarquables telles que les palmiers Butia, les citronniers, les orangers, témoins privilégiés de l'histoire de ce lieu côtoient subtilement de nouvelles plantations. Ce jardin est enrichi et mis en valeur par des herbes aromatiques de la région et des plantes de la garrigue (arbousier, ciste, romarin, etc.). Lieu de vie, de découverte et d'émerveillement, il réunit deux mondes celui de l'Art et celui de la Nature.
83
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Dès la sortie du musée, des agrumes tiges règnent de part et d'autre du jardin, imageant la culture d'orangers pratiquée à Hyères depuis le XIVe siècle. Se trouvent notamment, dans la jardinière de droite : kumquat, main de Bouddha et citron caviar. Autre spécificité de la ville, la fleur coupée qui est évoquée dans quatre bacs au sol dont les plantations sont régulièrement renouvelées selon les saisons. La restauration de ce jardin a été réalisée par les agents des services techniques de la Ville. Les plantations, la pose du dichondra repens, les bacs fleuris et les bancs ont été installés par les jardiniers du service Espaces verts. Le muret central a été construit par le service Voirie. Ce jardin de plus de 1100 m² est représentatif des paysages hyérois dans leur diversité.
84
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
La zone « bord de mer » au fond (côté sud). On y trouve notamment les essences : Adenanthos, Anthyllis barba-jovis, Cinéraire maritime, Grevillea rhyolitica, Lavande papillon, Lavatère d'Hyères, Limoniastrum, Myrtus communis, Phillyrea angustifolia, Tamarix gallica, Teucrium polium...En partie basse du jardin, deux Butia capitata (dits palmiers abricot ou arbres à laque) et deux Erythea armata (palmiers bleus) évoquent l'emblème de la ville aux palmiers.
85
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Oscar Dominguez. (San Cristôbal de La Laguna (îles Canaries). 1906 - Paris. 1967). Monument au chat, 1953. Sculpture de pierres assemblées sur un socle en béton, ornée de câbles d'acier pour les moustaches et de deux plaques de verre teintées pour les yeux. André Breton et les surréalistes, sensibles à la peinture d'Oscar Dominguez dont l'automatisme défiait la raison, l'intègrent à leur groupe dès 1935. Il participe à l'Exposition Internationale du Surréalisme en 1938. Volontiers violent et provocateur, c'est, disait Brassai, « un ours mal léché à la tête d'hidalgo gigantesque ». Il devient, en 1952, l'amant tapageur de Marie-Laure de Noailles. Invité dans son château d'Hyères, il sculpte en 1953 ce félin hiératique telle une divinité. Mais en panne de création, détruit par l'alcool, il se suicidera en 1957. La ville d'Hyères devenue propriétaire en 1973 du château Saint-Bernard (rebaptisé villa Noailles) a assuré la conservation du Monument au chat jusqu'à sa nouvelle vie dans le jardin du musée.
86
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
La zone « garrigue » côté avenue maréchal Foch. On y trouve notamment les essences : Arbousier, Bruyère multiflore, Chêne-liège, Chêne vert, Ciste pourpre, Clématite odorante, Erica mediterranea, Genêt des teinturiers, Hélichryse, Luzerne arborescente, Olivier, Pistachier lentisque, Prunus amygdalus (amandier), Romarin officinal, Thym à tête, Thym commun (farigoule), Thym serpolet.
87
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
La zone « exotique » à droite : Acacia «clair de lune », Aloès arborescent, Alocasia. Alstroemeria, Arecastrum Syagrus, Bambou nain, Callistemon, Canna, Cordyline, Cycas revoluta, Erythrina « crista galli », Hibiscus, Phormium, Strelitzia augusta, Strelitzia nicolai.
88
La Banque, musée des Cultures et du Paysage.
Hibiscus.
89
Accueil
Contact