Cogolin, La Garde-Freinet, Grimaud, le château de la Moutte.
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Le château
XVII siècle. La baronnie de Grimaud passe dans la maison de la Beaume de Montrevel d'Agoult par le mariage de Jeanne d'Agoult-Montauban avec Claude François de La Baume, comte de Montrevel, en 1602. En 1627, Grimaud est érigé en marquisat. François de Castellane, seigneur et baron de St-Jeurs, Gassin, etc., gouverneur pour le roi de la tour de Cavalaire, a acquis par acte du 10 juillet 1645 la terre et baronnie de Grimaud et Val Freinet de dame Marie de la Beaume de Montrevel d'Agoult, fille de Jeanne. Le marquisat de Grimaud est resté dans la famille de Castellane. Le château est reconstruit au XVIIe siècle. Grimaud, perd de son influence, en particulier au XIXe siècle par rapport à la ville de Saint-Tropez, alors tournée vers la mer.
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Le moulin Saint-Roch
En Provence, alors que les moulins à eau existent dès la période antique, les moulins à vent apparaissent vers le XIIe siècle. Leur implantation a lieu dans des zones où le réseau hydraulique est faible ou irrégulier. Sur la commune, les moulins à vents étaient implantés sur trois sites : la colline du Pierredon, celle de Robert et ici à Saint-Roch.
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Le moulin Saint-Roch
Ce moulin, autrefois appelé "moulin de la Gardiole" est connu depuis le XVIIe siècle. Il semble avoir fonctionné de manière épisodique. Il est passé successivement aux XVIIe et XVIIIe siècles aux mains des familles Costes, Cordier, Ronin, Reinaud- Garnoux, Martin et Rouve. Au XIXe siècle, il appartient à la famille Auméran puis en 1886 au curé de Grimaud : Zacharie Giraud. Il appartient aujourd'hui à la commune.
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Le moulin Saint-Roch
Ce moulin, autrefois appelé "moulin de la Gardiole" est connu depuis le XVIIe siècle. Il semble avoir fonctionné de manière épisodique. Il est passé successivement aux XVIIe et XVIIIe siècles aux mains des familles Costes, Cordier, Ronin, Reinaud- Garnoux, Martin et Rouve. Au XIXe siècle, il appartient à la famille Auméran puis en 1886 au curé de Grimaud : Zacharie Giraud. Il appartient aujourd'hui à la commune. Il fait partie des quatre moulins à vents de la commune. Cependant, d’autres moulins, bien plus nombreux permettaient aussi de produire de la farine : les moulins à eau. Il en existait 9 sur le territoire.
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Le château
Les comtes de Provence, le roi de Bourgogne et l'empereur byzantin s'unissent pour chasser les Sarrasins en 973. Certaines familles restent sur place et se convertissent au christianisme. C'est une nouvelle période pour la région avec l'expansion de villages tels que Grimaud.
XIVe siècle. Avec ses 1200 habitants, Grimaud est le plus grand bourg du Freinet. La mort de la reine Jeanne Ire ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l’Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre Louis Ier d'Anjou. Grimaud fait partie de l’Union d’Aix, avant de faire promesse de reddition le 8 septembre 1387 à Marie de Blois, régente de Louis II d'Anjou.
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Le moulin Saint-Roch
Dans les années 1990, la croix implantée sur la tour fut déplacée, les ailes, la toiture et l'ensemble du mécanisme furent recréés pour redonner vie à ce monument.
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Le moulin Saint-Roch
Le golfe de Saint-Tropez : port Grimaud avec, en face Saint-Tropez ; à droite, au fond du golfe, les marines de Cogolin ; au fond, le cap de Saint-Tropez.
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Le moulin Saint-Roch
Au-devant de l'édifice, se trouve une aire de dépiquage. Sur cet espace, des chevaux piétinaient de leurs sabots les gerbes de blé. Quelquefois, ils tiraient un rouleau de pierre, augmentant l’efficacité de l’action. Les grains étaient portés au moulin pour y être broyés par les deux meules en pierre. Les ailes, ou antennes du moulin, devaient être impérativement couvertes de voiles. Ces moulins ont été arrêtés au début du XXe siècle.
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Le moulin Saint-Roch
Dimension tour : Hauteur 5,5 m Diamètre : 5,5 m. Dimension toiture : Hauteur : 4,2 m Diamètre : 4,5m. Dimension ailes Longueur : 5,4 m. Surface maximum de voilure : 64 m2. Meules Diamètre : 1,35 m Epaisseur : 0,22 m Matériaux : Mécanisme et charpente : Iroko Couverture : Western red cedar.
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Le moulin Saint-Roch
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Le moulin Saint-Roch
Les grains étaient portés au moulin pour y être broyés par les 2 meules en pierre. Le meunier installait des voiles sur les ailes (ou antennes) du moulin. Durant la mouture, il devait être attentif à de nombreux paramètres comme la force et l'orientation du vent. Une vitesse adéquate des meules permettait de produire une farine convenable. Les grains sont déversés dans le bac, passent par l'œillard au milieu de la meule courante et se font écraser entre les 2 meules pour donner la mouture (farine et son).
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Le moulin Saint-Roch
Le rouet.
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Le moulin Saint-Roch
L'arbre moteur entraîne un rouet aux dents de bois (les alluchons) qui entraîne un pignon (la lanterne à droite) qui actionne la meule tournante (ou courante) sur la meule dormante.
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Le château
Les traces d'occupation les plus anciennes sur la commune datent du néolithique. Durant l'âge du fer et l'Antiquité, les peuplements se développent sur les hauteurs et les coteaux. Les siècles précédant l'an Mil sont obscurs. Les premières chartes de l'Abbaye Saint-Victor de Marseille de l’an Mil mentionnent déjà un habitat perché fortifié : le Castrum de Grimaud, dominant la plaine, au sommet de ce piton rocheux, protégé naturellement au nord par les fortes pentes du vallon de la Garde. C'était également un point stratégique permettant de surveiller depuis le nord et le Massif des Maures. Le nom du village est certainement issu du nom d'un grand propriétaire terrien. Les habitants vivaient jusqu'alors à l'intérieur de l'enceinte du Château. Petit à petit, le village se développe et s'agrandit. Il devient la capitale du Freinet. Grimaud donnait son nom au territoire : "le Golfe de Grimaud" jusqu'à la fin du XIXe siècle qui se transforma ensuite en l'actuel et très connu "Golfe de St Tropez".
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Le moulin Saint-Roch
Dans les années 1990, la toiture, les ailes et le mécanisme ont été restaurés. Architecte : H. Lemonier de la Garde-Freinet, "Charpentiers du Haut-Var" Morel, compagnons du tour de France et Monsieur G. Leoussis, maçon de Grimaud.
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Le moulin Saint-Roch
Le rouleau de pierre.
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Le moulin Saint-Roch
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Taureau en charge
Carl Jaunay. Réanimateur d'objets. Erigé lors des XVèmes monumentales Grimaud.
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Le château
XVe siècle. Le roi René d'Anjou,comte de Provence, donne le château de Grimaud à son ami Jean Cossa. Celui-ci agrandit et embellit le château de Grimaud. Au moment de la vente de la baronnie par le fils de Jean Cossa à Jean de Berre, Charles VIII a retenu la baronnie de Grimaud par droit de prélation et l'a transmise à Étienne de Vesc, son chambellan, le 8 mai 1485. Son petit-fils, Jean de Vesc possède encore la baronnie en 1537 quand il rend hommage de la baronnie en la Chambre des comptes d'Aix. Le 3 janvier 1555, Jeanne de Vesc et son mari François d'Agoult-Montauban rendent hommage pour la baronnie qui passe alors dans la famille d'Agoult.
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La chapelle Saint-Roch
Il fit probablement ses études chez les Dominicains, ordre alors nouveau et en plein essor, avant d’étudier la médecine. Il fut confronté très jeune aux terribles épidémies de peste de 1358 et 1361. Orphelin à 17 ans, il préféra distribuer tous ses biens aux pauvres, rejoignit le Tiers-ordre franciscain, revêtit l’habit de pèlerin, reçut la bénédiction de l’évêque de Maguelone et prit la route pour Rome. Empruntant probablement la voie Francigène, il arriva à Acquapendente, à quelques jours de marche de la Ville éternelle, en juillet 1367. Il y resta trois mois, car la peste y sévissait. Il mit en pratique l’enseignement médical qu’il avait reçu, en l’associant à des signes de croix et une invocation sur les souffrants et obtint rapidement de nombreuses guérisons.
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La chapelle Saint-Roch
À cet endroit, une source jaillit et un chien vint alors lui apporter chaque jour un pain, sans doute envoyé près de lui par son maître, qui pourrait être le noble Gothard Pallastrelli qui allait par la suite devenir son disciple. Il reprit sa route, mais les terres milanaises étaient le théâtre d’une guerre entre le Duc de Milan, Barnabé Visconti, son frère Galeazzo II et la ligue constituée par le pape Urbain V, conduite par Amédée VI de Savoie. Ce conflit dura de 1371 à 1375. Pris pour un espion, Roch fut arrêté à Broni, et transféré à Voghera par Beccaria, intendant militaire des Visconti. De surcroît, grâce à sa marque de naissance en forme de croix sur sa poitrine, il pouvait être identifié par son oncle, gouverneur de la ville ou l’un des plus proches collaborateurs de ce dernier. Mais, fidèle au voeu d’anonymat de tout pèlerin, Roch ne révéla pas son identité et demanda à pouvoir reprendre son chemin en tant qu’ « humble serviteur de Dieu ». Sa requête fut rejetée et il fut mis au cachot.
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La chapelle Saint-Roch
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La chapelle Saint-Roch
Atteint lui-même par la peste, Roch se rendit péniblement jusqu’à un bois, à l’orée du bourg fortifié de Sarmato, pensant y mourir.
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La chapelle Saint-Roch
A l'intérieur, des peintures murales retracent la vie du saint guérisseur de la peste en 14 panneaux. Elles ont été réalisées en 1937 par Andrée Gavens et rénovées par Sandrine Lorenzo en 2018.
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La chapelle Saint-Roch
Naissance du saint à Montpellier vers 1350. Son père, Jean Roch de La Croix, dignitaire de la ville, en fut le premier consul, en 1363. Sa mère, dame Liberia, était originaire de Lombardie.
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La chapelle Saint-Roch
Son emprisonnement dura cinq ans. Selon la tradition, il ne dévoila son identité qu’à un prêtre, la veille de sa mort, survenue le mardi 16 août 1379 âgé d'environ 30 ans. Roch fut enterré avec dévotion à Voghera qui, dès 1382, lui consacra une fête. Un siècle plus tard, sa dépouille, gardée dans l’église qui lui est toujours dédiée, fut volée, ou fit l’objet d’une transaction, en février 1485 (à l’exclusion de deux petits os du bras), et transportée à Venise.
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La chapelle Saint-Roch
Dans le cœur, se trouve une pierre d'autel médiéval en basalte.
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La chapelle Saint-Roch
Cette chapelle a été construite au XVIIe siècle. Située à l’un des accès du village, elle est dédiée à Saint-Roch, souvent évoqué en protection des maladies contagieuses comme la peste. Ces chapelles, consacrées à des Saints protecteurs et situées à l’entrée et à la sortie des villages, assuraient ainsi la protection des populations contre les invasions ou les diverses épidémies.
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La chapelle Saint-Roch
Dans la niche, Saint Roch.
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Le Moine.
Cécile de Kock. La statue est en serpentine.
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Grimaud
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Place de l'église.
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La rue des Templiers
Jadis appelée Grand-Rue, Rue Droite, Rues des Juifs, c’était autrefois la rue principale du village. Les riches et importantes familles de cette capitale du Freinet (ancien nom du territoire), y avaient une maison. Au milieu du XXe siècle, on a imaginé la présence de chevaliers templiers dans cette rue. Or il n’en est rien, mais ce nom est resté encore aujourd’hui.
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L’église romane Saint-Michel
Sur la façade sud de se trouve le cadran solaire est une phrase en provençal signifiant : « Ton lever je le vois au soleil mais ne sais pas si je verrai ton coucher ».
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L’église romane Saint-Michel
Dès le XIe siècle, le village de Crimaud possède une modeste église Saint- Michel, dont nous ignorons l'aspect et l'emplacement. Elle fut remplacée par cette belle église de style roman provençal. Les dimensions et la qualité de construction de cette église en granit et calcaire, prouvent l'aisance du village à la fin du XIIe et au début du XIIIe siècle.
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L’église romane Saint-Michel
La construction du clocher date du XVIe siècle.
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L’église romane Saint-Michel
Cet édifice initialement couvert de lauzes de schistes, a connu quelques modifications dans son architecture originelle comme la construction du clocher (XVIe siècle), de la sacristie (XVIIIe siècle) ou l'élargissement des ouvertures au sud.
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L’église romane Saint-Michel
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L’église romane Saint-Michel
A l'intérieur, la nef centrale en plein cintre a été restaurée en 1964. La longueur de cette petite nef sans son abside est d’environ 20 mètres sur une largeur de 6 mètres environ.
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L’église romane Saint-Michel
Un orgue fut installé en 2015 par l'atelier Pascal Quoirin. Le positionnement de l’orgue était problématique du fait de la capacité d’accueil de l’église. La situation au sol d’un instrument était donc difficile à envisager. L’idée de suspendre l’instrument a alors été envisagée, puis adoptée. Celui-ci est niché à droite et sous la voûte, au niveau de la première travée. Le haut du buffet est dessiné de telle sorte qu'il suive parfaitement la courbure de la voûte et le bas s'inscrit dans le cintre de l'arcade du mur latéral. Ce qui fait que l'orgue s'intègre parfaitement dans l'architecture de l'église en prenant le moins d'espace possible. On accède à la partie instrumentale par une échelle mobile.
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L’église romane Saint-Michel
Au-dessus du transept, une fresque de 1850 représente au centre, saint-Michel terrassant le démon, à gauche saint Pierre et sa clé et à droite saint-Barthélémy (plutôt que saint Paul dont le culte est plus rare en Provence) avec son épée, mais il a été écorché vif à l'aide d'un couteau avant d'être crucifié, il est donc représenté parfois avec un grand couteau et la palme du martyr, jamais avec une épée, c'est donc saint Paul. Peintures restaurées en 1996 par Gérard Emond.
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L’église romane Saint-Michel
Vierge à l'Enfant.
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L’église romane Saint-Michel
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L’église romane Saint-Michel
Voûte en plein cintre et un arc doubleau
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L’église romane Saint-Michel
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L’église romane Saint-Michel
C’est dans l’atelier aménagé dans sa propriété de Grimaud en Provence que le bijourier Jacques Gauthier conçoit et fabrique les douze vitraux en verre et résine qu’il destine à l’église romane Saint-Michel. En août 1975 ils sont inaugurés au cours d’une soirée grégorienne.
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L’église romane Saint-Michel
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L’église romane Saint-Michel
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L’église romane Saint-Michel
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L’église romane Saint-Michel
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L’église romane Saint-Michel
Antérieurement, les murs étaient recouverts d'un enduit de couleur ocre et peut-être entièrement ornés d'un décor peint comme on peut encore en apercevoir quelques vestiges.
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L’église romane Saint-Michel
L'absidiole nord n'est plus en cul-de-four, car on a construit derrière, au XVIIIe siècle, la sacristie.
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L’église romane Saint-Michel
Sous l'autel de l'absidiole sud en cul-de-four, dédiée à Saint Michel, reposent plusieurs seigneurs du lieu et membres de leur famille.
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L’église romane Saint-Michel
Ce bénitier, en marbre blanc, est un ancien chapiteau roman carré à tailloir, avec les armes de la royauté. 12e siècle ; 13e siècle.
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L’église romane Saint-Michel
Ce bénitier, en marbre blanc, est un ancien chapiteau roman carré à tailloir. 12e siècle ; 13e siècle.
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L’église romane Saint-Michel
Ce bénitier, en marbre blanc, est un ancien chapiteau roman carré à tailloir. 12e siècle ; 13e siècle. Sur cette face, la croix a été martelée
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L’église romane Saint-Michel
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L’église romane Saint-Michel
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L’église romane Saint-Michel
Les fonts baptismaux.
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L’église romane Saint-Michel
Un bénitier.
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L’église romane Saint-Michel
Parvis devant l'entrée de l'église.
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Rue de la mairie
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La mairie
La mairie actuelle est composée de 2 bâtiments remaniés dans les années 1980. Depuis au moins le XVIe siècle, ce bâtiment était la Clastre. Il abritait les prêtres de la paroisse. Au XIXe siècle, la Mairie vient s'y installer, tout comme le Juge de Paix et la salle d'école des garçons. La porte est en serpentine
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Place de la mairie
Au début du XIXe siècle, le petit jardin en contrebas était réservé à l'instituteur pour y faire son potager.
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Place de la mairie
Un magnolia.
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La mairie
L'école des garçons. Au XIXe siècle, le bâtiment est divisé en deux, d'un côté une habitation, de l’autre la mairie
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Place de la mairie
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Place de la mairie
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Place de la mairie
Un camélia.
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Rue de la mairie
La Maison des Arcades, ouverte au public depuis 2018, est un lieu d'expositions mis en place par le Service Culture et Patrimoine de la Mairie de Grimaud.
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La rue des Templiers
Les bâtiments aux arcades (XVe-XVIe) abritaient les commerces.
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La rue des Templiers
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L’église romane Saint-Michel
L'église telle qu'elle s'offre à nous aujourd'hui date du second âge roman provençal (fin XIIe - début XIIIe siècle). Le gros œuvre en granit ainsi que les éléments en calcaire (corniches, arcs doubleaux et porte en plein cintre) sont appareillés avec soin. Sa construction a demandé une mobilisation importante d'hommes et de bêtes pour le transport des matériaux, des moyens financiers conséquents ainsi qu'une grande maîtrise technique. Cela en fait un édifice remarquable pour l'époque, longtemps sans équivalent dans le Freinet, territoire relativement pauvre où les lieux culturels étaient de construction modeste.
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L’église romane Saint-Michel
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La rue des Templiers
Ce bâtiment a abrité durant le XVIIIe siècle, la puissante famille seigneuriale De Castellane.
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La rue du Portalet
A l'angle de cette rue, se trouvait l'ancienne maison commune (sur la clef de voûte se trouve la date de construction du quartier : 1555)
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La rue du Portalet
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La rue des Templiers
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La rue du Portalet
Petit portail en provençal
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La rue des Templiers
A l'angle avec la Rue du Four, (où se trouvait un four de boulanger), se trouvent gravés le monogramme du christ : IHS, suivi de MA (Vierge Marie), ainsi que la date probable de construction de ce bâtiment : le 12 décembre 1566.
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Rue du four
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La Placette.
Sommet du beffroi.
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La Placette.
Fontaine octogonale, avec des mascarons à tête de lion et surmontée d'une pomme de pin (pigne).
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L’horloge
Ce beffroi sert à porter l'horloge qui rythme les heures de travail. Il a probablement été bâti au XVIe ou XVIIe siècle. Le "conducteur de l’horloge" était chargé, par la communauté de la régler et de remonter régulièrement son mécanisme.
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Rue Gacharel
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Rue Gacharel
Cette pompe à bras en brique abrite un des deux anciens puits du village, connu depuis le XIe siècle. En 1841, face aux sécheresses et pour faciliter le puisage de l'eau, on l'a équipé d'une pompe à brasi.
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Rue Gacharel
La pompe à bras en brique.
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La rue de la pompe
L'actuelle maison de retraite fut l'un des premiers hospices du golfe. Appelée au XVIIe siècle « l'hôpital », la bâtisse accueillait les pauvres et les orphelins. Ensuite dirigé par des soeurs, cet hospice abritait aussi l'école des Filles.
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Le musée du Patrimoine.
Ce musée est installé dans de magnifiques bâtiments : une maison de village, une ancienne forge et l'ancien moulin à huile, datant du XVIe siècle. Les collections qui s’y trouvent, fruit de plus de 30 ans de collecte, retracent la vie ; d’autrefois de cette partie du massif des Maures. L'industrie du liège, la fabrication de l'huile d’olive, l’exploitation de la forêt ainsi que la production de vin sont développés y dans les salles du musée. Dans les étages, se trouve révocation des costumes et de la vie quotidienne d’autrefois à travers la reconstitution de la pièce à vivre, de la chambre et de la grange, configuration traditionnelle dans les villages comme celui de Grimaud.
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Le musée du Patrimoine.
Fondé en 1982 par deux Grimaudois, André Decuers et Guy Giraud, ce musée aujourd'hui municipal présente les outils, les activités du passé, des costumes provençaux, de la vaisselle ou encore les petites industries (bouchonnerie, sériciculture). A gauche, le moulin à huile ; au centre, la forge ; à droite, la maison de village.
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Le musée du Patrimoine.
Ancienne forge. Le puits. Le forgeron était indispensable aux travaux des autres artisans du village. Il fabriquait les outils du charpentier, du menuisier, du sabotier, du charron dont parfois il assumait le travail. C’était encore lui qui fabriquait les outils du filassier, (cardes et peignes), ceux du fabricant de raballes (râteau servant à rassembler le grain sur l’aire de dépiquage), les outils à fendre du mérandier (artisan qui fabrique les planches de bois dont on fait les tonneaux), le rouable du boulanger, la pioche du cantonnier, les pinces et les pics du carrier. Tour à tour coutelier, cloutier, graisseur de cloches, réparateur des vieux chandeliers de l'église, le forgeron savait aussi bien remettre d'aplomb les croix de chemins. Pratiquement toujours, le forgeron était maréchal-ferrant et il assurait le ferrage des chevaux mais aussi des ânes et des vaches, des bœufs ; les vaches travaillaient comme les bœufs dans nos régions pauvres.
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Le musée du Patrimoine.
Ancienne forge. Almanach des Postes, Télégraphes et Téléphones, représentant la Pêche.
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Le musée du Patrimoine.
Des expositions temporaires sont organisées dans cette grande salle, ancienne bouchonnerie devenue forge dont la cheminée a été conservée.
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Le musée du Patrimoine.
L'appartement paysan. À l'étage, la pièce commune est le lieu de vie familiale où toutes les activités se déroulent.
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Le musée du Patrimoine.
L'appartement paysan. La chambre, endroit plus intime, peut toutefois accueillir également quelques réserves de nourriture.
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Le musée du Patrimoine.
L'appartement paysan. La chambre, endroit plus intime, peut toutefois accueillir également quelques réserves de nourriture.
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Le musée du Patrimoine.
L'appartement paysan. La chambre, endroit plus intime, peut toutefois accueillir également quelques réserves de nourriture.
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Le musée du Patrimoine.
L'appartement paysan. À l'étage, la pièce commune est le lieu de vie familiale où toutes les activités se déroulent.
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Le musée du Patrimoine.
L'appartement paysan. À l'étage, la pièce commune est le lieu de vie familiale où toutes les activités se déroulent.
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Le musée du Patrimoine.
L'appartement paysan. Reconstitution d'une habitation d'un couple de paysans ayant vécu à la fin du XIXe siècle au village. Dans la grange au rez-de-chaussée se trouve les outils agricoles, l'emplacement pour les "bêtes de somme" ainsi qu'une partie des réserves du foyer (vin, huile, légumes secs,...). Un ancien fouloir à raisin.
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Le musée du Patrimoine.
L'appartement paysan. Ancienne ruche en liège ou Brusc. Elle est composée d’un corps unique traversé par un croisillon de bois qui sert de support pour la construction des rayons de cire. Quand elles sont occupées par les abeilles, le couvercle était lesté d’une pierre. Un trou d’entrée est fait à la base. Chaque ruche est marquée par son propriétaire
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Le musée du Patrimoine.
L'appartement paysan. Depuis au moins l’Antiquité, les hommes utilisent l’écorce du chêne-liège pour ses nombreuses propriétés. Léger, imputrescible, élastique, ignifuge, le liège sert à confectionner toutes sortes d'objets, comme des bouchons d’amphores puis de bouteilles, des ruches, des flotteurs pour la pèche, des récipients, des toitures, etc.. Depuis le Moyen Age, mais surtout aux XVIe et XVIIe siècles, les patins de liège, protégeant les chaussures de la boue en les surélevant, sont à la mode dans les villes Le massif des Maures en produit et en exporte par milliers. Au XIXème siècle, une petite industrie de fabrication de bouchons se développe dans l'ensemble des villages du massif. Cette exploitation permet alors à des centaines de familles de vivre de cette activité.
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Le musée du Patrimoine.
L'appartement paysan.
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Le musée du Patrimoine.
L'appartement paysan. Ancienne claie pour sécher les fruits ou les légumes. Jougs d'ânes ou de mulet.
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Le musée du Patrimoine.
Ancienne forge. Un soufflet. Une forge de village comportait un ou deux foyers où le métal était mis à rougeoyer. Depuis des siècles, on utilisait le charbon comme combustible. A l'aide de soufflets, on entretenait son incandescence. Ces soufflets de forge étaient autrefois faits de cuir. Ils étaient sur du bois en palettes. Dès la fin du 19ème siècle, ils furent remplacés par des soufflets à cylindres métalliques et à 2 pistons articulés. Proches des feux se trouvaient les enclumes, sur lesquelles, manches retroussées et protégé par un grand tablier de cuir, le forgeron façonnait le métal à sa guise, le tordant à l'aide de grosses pinces, puis le martelant à l'aide de masses plus ou moins lourdes. L'outillage du forgeron comprenait des marteaux, des cisailles, des limes (la lime apparut dès le 14ème s.) etc. Il était celui qui cerclait les tonneaux, les seaux de bois. Il pouvait tout aussi bien jouer le rôle du rémouleur, du rétameur, et il rebouchait à l'étain les casseroles trouées et autres ustensiles de cuisine.
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Le musée du Patrimoine.
Exposition Martine Alison. C'est une artiste peintre figurative française contemporaine. Elle est attirée par l’élégance, la simplicité et la beauté des lignes. Martine Alison est une peintre de la vivacité et de la proximité. Son art est associé soit à un cadre nature très coloré, très volumineux, soit aux deux. Ses scènes extérieures sont vibrantes et vivantes, regorgeant de plantes florissantes. Ses peintures, incroyablement riches en inspiration, nous montrent un monde rempli d’idées à la limite de la naïveté et nous guident vers une délicate sensualité.
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Le musée du Patrimoine.
Pompe à incendie à bras.
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Le musée du Patrimoine.
Le premier étage regroupe, dans un ancien moulin à huile attesté depuis le XVIIe siècle et dont il reste les "chapelles", les activités agricoles, le travail de la forêt, la sériciculture (élevage des vers à soie) et les outils de la vigne.
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Le musée du Patrimoine.
Les "chapelles" où se trouvaient les presses à huile à vis.
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Le musée du Patrimoine.
Un pressoir à raisin.
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Le musée du Patrimoine.
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Le musée du Patrimoine.
Un bugadier. Caveau servant à couler la lessive faite à base de cendres tamisées.
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Le musée du Patrimoine.
Le deuxième étage est consacré aux objets de la maison, à ceux de la religion, aux coiffes et aux vêtements.
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Le musée du Patrimoine.
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Le musée du Patrimoine.
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Le musée du Patrimoine.
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Le musée du Patrimoine.
Santon de 1880. Reproduction fidèle du costume provençal.
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Place des Remparts.
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Le château de Grimaud
Les remparts. Durant trois siècles favorables, le village et l’économie se développent. Le milieu du XIVe siècle marque l'arrêt de cette période faste. Les crises économiques, démographiques associées à la peste et à la guerre, contraignent les habitants à se grouper au sommet de la colline et à construire dans les années 1370, ce rempart pour se protéger.
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Le château de Grimaud
Entrée des fortifications.
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Le château de Grimaud
Les remparts. Les fortifications ont évolué au cours du temps. Sommaires aux XI-XIIIe siècles, elles s'agrandissent au XVe siècle pour être à leur apogée au XVIIe siècle. L'abandon, à la fin du XVIIIe siècle, et le démontage lors de la Révolution Française, ont abouti à la destruction de ce château.
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Le château de Grimaud
Les remparts.
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Le château de Grimaud
Le castrum de Grimaud est mentionné depuis le milieu du XIe siècle. Cependant, il est très probable que son origine soit antérieure. Jusqu'au XIIIe siècle, les fortifications sont modestes. Le château est habité par des seigneurs issus de la famille des Vicomtes de Marseille.
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Le château de Grimaud
Le sommet de cette colline était occupé par les fortifications seigneuriales. Les maisons du village s'étalaient en contrebas.
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Le château de Grimaud
De grandes familles se succèdent, d'abord liées aux Comtes de Provence, puis au Roi Charles II. Au milieu du XVe siècle, Jean de Cossa, Grand Sénéchal, marque de son empreinte le territoire, en fondant le village de Saint-Tropez. Puis au milieu du XVIIIe siècle, les seigneurs issus de la puissante famille De Castellane agrandissent le bâtiment et font construire les tours sud.
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Le château de Grimaud
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Le château de Grimaud
Au XIVe siècle, le rempart du village vient rejoindre les fortifications seigneuriales.
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Le château de Grimaud
Pour se protéger, ils construisirent vers 1370, le rempart qui encercle le sommet et dont de grandes parties existent encore. Cette courtine comprend une série d'archères, un chemin de ronde et quelques parties de crénelage. De ce village intra-muros, il ne reste quasiment rien de visible. Seule l'archéologie permet de connaître son organisation. Les maisons se développaient sur les pentes. De taille modeste, elles comprenaient généralement deux niveaux. Des silos taillés dans la roche permettaient de conserver les denrées.
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Le château de Grimaud
Au XVe siècle, un premier bâtiment quadrangulaire, construit au sud du donjon, vient agrandir l’ensemble. Bas d'une tour sud.
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Le château de Grimaud
Grimaud, grâce à sa plaine fertile et son débarcadère de Saint-Pons, au fond du golfe, devient le village le plus important du territoire, appelé alors le Freinet (territoire couvrant aujourd'hui, à peu de choses près, la communauté de communes du Golfe de Saint-Tropez). A la fin du XIIIe siècle, Grimaud concentre l/3 des habitants du Freinet. Le village s'étend jusqu'à l'église Saint-Michel dont on distingue le clocher. Mais la peste de 1345 et les crises qui suivirent, virent la disparition de la moitié, au moins, des habitants, et le regroupement des habitats au sommet de cette colline.
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Le château de Grimaud
Une des tours sud.
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Le château de Grimaud
Entrée du château. Au milieu du XVIIe siècle, la puissante famille de Castellane agrandit les bâtiments en ajoutant les deux tours rondes et en développant l'aile Est sur 3 niveaux.
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Le château de Grimaud
Le moulin Saint Roch.
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Le château de Grimaud
Durant la Révolution Française, le château est abandonné et les pierres sont vendues aux enchères.
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Le château de Grimaud
Au XVe siècle, la pièce aveugle à la base du donjon est transformée en citerne.
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Le château de Grimaud
Le donjon.
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Le château de Grimaud
La cuisine.
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Le château de la Moutte
Le parc recèle des arbres majestueux : pins séculaires, palmiers washingtonia, magnolias grandiflora, cyprès chauves et les essences exotiques l’agrémentent comme la plupart des villas du Second Empire. Démosthène OLLIVIER plantera surtout des palmiers. On les trouve sous la forme d’une magnifique palmeraie ou sous la forme d’alignements.
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Le château de la Moutte
Le domaine acquis en 1860 par Emile OLLIVIER, dernier chef du gouvernement de Napoléon III, est l’un des témoignages de ce que fut la presqu’île de Saint-Tropez avant l’urbanisation. Il reflète le temps où la côte méditerranéenne attirait la bourgeoisie française et anglaise. Il témoigne d’une époque où l’on importait des essences exotiques pour créer des jardins dans les villégiatures. En cela, le choix d’Emile OLLIVIER reste différent. Il a préféré s’installer loin des foules et des modes, en conservant sur le domaine les vignes dont il vantait les récoltes et en créant avec son père un jardin original. Après la mort d’Emile OLLIVIER, les 46 ha d’espaces agricoles du domaine sont répartis entre ses enfants. Dernière héritière de la partie du domaine original comportant la maison d’habitation, Anne TROISIER DE DIAZ, petite fille d’E. OLLIVIER, décide de faire donation du Château de la Moutte au Conservatoire du littoral en 1998. C’est sa contiguïté avec l’espace naturel remarquable des salins de Saint-Tropez, d’une qualité biologique et paysagère exceptionnelle, qui a poussé le Conservatoire du littoral à accepter cette donation placée au milieu de l’urbanisation.
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Le château de la Moutte
Le château initial, dit des Salin, date de 1856. Emile OLLIVIER l’achète à la famille Martin de Roquebrune en 1860. Dès lors et jusqu’en 1883, Emile OLLIVIER y entreprend des travaux d’agrandissement dans un esprit architectural toscan. Son père, Démosthène, s’occupe d’aménager le parc et d’y concevoir un jardin original, composé d’essences exotiques diverses. Les espaces agricoles qui entouraient le Château de la Moutte, ont été conservés et mis en valeur par Emile OLLIVIER jusqu’à sa mort. Le domaine avoisinait alors les 50 ha. Lorsque sa petite fille décide de faire donation du Château de la Moutte (classé Monument Historique) au Conservatoire du littoral, le domaine ne s’étend plus que sur 4 ha. Inscription : Combattre vaillamment, endurer patiemment.
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LES GRACES D’ÉMILE OLLIVIER
Tout au château de la Moutte évoque la Grâce. Une fois franchies les grilles du domaine, l’inattendu opère : l’harmonie de la palmeraie créée autrefois par Émile Ollivier selon des codes particuliers, la composition du jardin souhaitée par son épouse Marie- Thérèse, le privilège de se jouer du temps dès lors que l’on pénètre à l’intérieur du château et particulièrement au cœur de sa grande bibliothèque. Des portraits nous regardent, parmi eux, des femmes en tenues d’époque, l’air mélancolique, d’autres à la beauté fanée, imposantes... La figure féminine est majeure dans la vie d’Emile Ollivier et les femmes qui l’entourent sont nombreuses, mais peu d’entre-elles tiennent le rôle de confidentes. Trois seulement seront aimées, dont deux élevées au rang d’épouses. Parmi les sept portraits féminins présentés dans cette exposition, outre le cercle familial, d’autres personnalités sont à évoquer ici : Zélie de Sourdeval, la princesse Caroline de Sayn-Wittgenstein, ou encore Marie Bonaparte. Choisies pour les liens qu’elles entretiennent avec la Moutte et un intérêt partagé pour les Arts et la littérature, leurs, talents et leur spiritualité viendront adoucir l’âme meurtrie d’Emile Ollivier. Chacune à sa manière nourrira son esprit. Quand l’une sera son « confesseur » et sa plus proche confidente (Zélie de Sourdeval), les joutes intellectuelles se feront avec la princesse de Wittgenstein dont il partage une même rigueur d'écriture.
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LES GRACES D’ÉMILE OLLIVIER
Homme de lettres, Emile Ollivier entretient de nombreux échanges épistolaires avec amis et relations, et les femmes n’en sont pas I exclues. Sa haute stature, sa silhouette longiligne, l’esprit et les talents d’orateur d’Émile Ollivier en font une personnalité charmante et charismatique. Émile a l’oreille des femmes ; ses amitiés féminines sont nombreuses et sans aucune équivoque. Résolument humaniste et tourné vers le progrès social, il vit cependant selon les codes du Second Empire, époque de la Révolution industrielle mais où le droit à l’égalité des femmes n’est pas encore reconnu, malgré les volontés de certaines dont l’écrivaine George Sand. Emile Ollivier exprimera très clairement sa pensée dans un courrier du 3 avril 1879 adressé à Marie-Thérèse, sa seconde épouse : « ... Je reviens à l’image que je vous ai faite une fois : la femme doit être semblable à la maison mauresque, au-dehors des murs simples, à l’intérieur seulement les colonnades, les jets d’eau, les ornements. » Il n’y a pas d’égalité de sexe sous le Second Empire. Les femmes de haute extraction peuvent choisir le chemin des mondanités, plus avantageux si elles sont brillantes, ou la voie de l’abnégation familiale, reconnue pour l’époque comme une qualité féminine naturelle, et véhiculée par la littérature romantique. Quelles soient actives, intellectuelles ou travailleuses, leur travail est dénigré et les femmes demeurent assujetties à l’autorité du père ou du mari et ne disposent pas du droit de vote. Dans un traité qu’il rédige sur le suffrage universel les propositions avant-gardistes d’Emile Ollivier sont soumises cependant à certaines conditions, dont notamment celle d’un principe de dignité par lequel seraient séparées les femmes « indignes » (c’est-à-dire mariées) de celles jugées « dignes » (veuves ou célibataires) - thèse qu’il avance dans son ouvrage 1789 et1889. Le mariage d’amour n’est pas non plus la norme des mœurs de l’époque et c’est pourtant par amour qu’il épousera sa première femme, Blandine Liszt, au sujet de laquelle il écrit à l’une de ses correspondantes : « [...] Je l’épouse, non pas parce que son père est avoué ou sa mère influente auprès de M. le président, non pas parce que telles ou telles convenances m’y engagent mais uniquement par cette sotte raison qu’après avoir passé douze jours avec elle, je me suis aperçu que je l’aimais, qu’après en avoir passé trente, j’ai été convaincu que je l’adorais, et qu’après un mois et demi, je vois que je ne puis plus vivre sans elle. Un mariage d’amour à 32 ans, quand on est avocat, député, qu’on connaît des avoués et qu’on vit à Paris : c’est une folie. Vous l’avez dit, Madame, aussi je me recommande à votre indulgence [...].
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LES GRACES D’ÉMILE OLLIVIER
Allégresse, abondance et splendeur, telles sont les attributs des trois Grâces peintes par Raphaël, élève du maître Michel-Ange, peintre cher au cœur d’Emile Ollivier, critique d’art parmi ses nombreux talents d’auteur. Il serait difficile de ne pas associer ces vertus à Blandine, la jeune épouse d’Emile Ollivier pour qui ce mariage représente l’espoir d’un avenir fécond et heureux. Tout chez la fille de Frantz Liszt le ravit et le comble. C’est chez la mère de Blandine, Marie de Flavigny, comtesse d’Agoult, que lui sera présenté son futur époux. Marie a quitté famille et mari pour vivre la passion avec le compositeur Franz Liszt dont elle aura deux autres enfants : Cosima, qui épousera en premières noces son ancien professeur de piano et chef d’orchestre, Hans von Bülow puis Richard Wagner ; Daniel décédera à vingt ans de tuberculose. Marie d’Agoult, femme de lettres, au nom de plume, masculin, de Daniel Stem, signe de nombreux ouvrages et tient des salons littéraires et mondains ; son salon parisien réunit l’élite du monde de la musique et des lettres. Amie (un temps) de l’écrivaine George Sand, elle est une figure controversée par ses paires, qui lui reprochent un style littéraire trop conventionnel. Émile Ollivier rencontre Zélie de Sonderval (née Ratisbonne) par l’intermédiaire de son ami Félix de Romilly, marié à l’une des sœurs Ratisbonne, Eliza. Émile écrira aux deux sœurs d’Eliza, Flore Singer et Zélie. Cette dernière sera sa plus proche confidente, s’inquiétant même de le savoir sans compagne durant son long veuvage, lui conseillant de rencontrer quelqu’un. C’est avec elle qu’il entretiendra la plus longue correspondance. Si les échanges épistolaires d’Émile avec Carolyne de Sayn-Wittgenstein sont de nature amicale, ils se retrouvent à plusieurs niveaux, et Franz Liszt fait le lien entre-eux : la princesse sera la compagne du compositeur après sa relation avec Marie d’Agoult. Intellectuellement brillante, elle rejoint également Émile sur le terrain des idées, ayant avec lui de riches discussions sur l’art, la religion, la politique. À la suite de sa rupture d’avec Liszt, elle rédigera vingt-quatre volumes théologiques. Elle est aussi très proche du couple Ollivier, écrivant également à Marie-Thérèse.
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LES GRACES D’ÉMILE OLLIVIER
C’est aussi par les femmes de la Moutte que la mémoire d’Émile Ollivier a pu être perpétuée, avec la dévouée et aimante Marie-Thérèse Ollivier (née Gravier), aidée de leur fille Geneviève dans la rédaction de l’Empire Libéral sous la dictée du patriarche vieillissant. Geneviève Troisier (née Ollivier), dont les carnets intimes, lettres et livre souvenirs continuent de faire vivre le domaine, annonce l’époque moderne du château en y faisant rentrer une personnalité hors norme : son amie Marie Bonaparte. Princesse de Grèce, fondatrice de la SPP (Société Psychanalytique de Paris) faisant connaître les travaux de Freud en France, son portrait autographié orne le petit salon du château. Elle rencontre Geneviève à l’adolescence par l’intermédiaire de son frère Daniel Ollivier. Invité à déjeuner chez Roland Bonaparte, Daniel assistera à une vive dispute au sujet de l’affaire Dreyfus entre Marie et une convive de son âge. Il racontera à son père l’intervention de la jeune femme et ses propos sur la tolérance. Emile, amusé et intéressé à l’idée de la rencontrer, propose de l’inviter dans leur résidence de Passy pour la présenter à sa fille et souhaite qu’elles deviennent amies... Marie deviendra plus tard la marraine d’Annette, fille ainée de Geneviève. Annette Troisier de Diaz s’attèlera toute sa vie à un travail colossal de transcription d’archives, de publications et de conservation permettant de protéger le château de la Moutte ainsi que le fruit de la pensée d’un homme public oublié par l’histoire contemporaine, d’un grand-père adulé qu’elle n’a pas connu. Marqué par de nombreux deuils prématurés (une mère, un premier amour, une épouse, un fils), frappé de disgrâce, exilé meurtri, humilié par l’opposition politique et la campagne féroce de caricatures à la défaite de Sedan, Emile Ollivier aura mené une vie jalonnée d’épreuves, comme si le destin s’amusait à contredire sa nature douce et méditative. Si quelques amis masculins lui apporteront leur soutien, c’est auprès de ses relations féminines qu’il trouve le réconfort, et c’est avec elles qu’il partage cette sensibilité de l’âme. Emile avouera souvent préférer leurs échanges à ceux des couloirs politiques de l’assemblée. Par leur vivacité d’esprit, leur secours, leur bienveillance ou encore leur force de caractère, ces femmes seront, chacune à leur façon, les grâces de cet homme.
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Le château de la Moutte
Au fond, la galerie reliant la Toscane, à droite, dépendance construite pour son père Démosthène.
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ALBAN MARTIN DE ROQUEBRUNE ET LE CHATEAU DE LA MOUTTE
Né en 1824, Alban Martin Roquebrune est un des grands notables du Var issu d’une des 21 familles refondatrices de Saint-Tropez à la fin du XVe siècle. Il épouse en 1850 Marie Reynaud de Trets, descendante d’une famille royaliste attachée aux Bourbon. Maire de Saint-Tropez de 1864 à 1869 et conseiller général de 1867 à l87l, il est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1866 puis chevalier du Mérite agricole en 1892. Collaborateur à la Revue Universelle des Sciences, des Lettres et des Arts, il cherche à faire entrer Saint-Tropez dans la modernité tout en restant attaché au riche passé maritime de la cité. Il est notamment à l’initiative de la statue du bailli de Suffren sur le port, inaugurée durant son mandat de maire. C’est en 1854 qu’il fait construire la bastide des Salins, demeure qui deviendra ensuite le château de la Moutte après son rachat par Emile et Blandine Ollivier en 1860. Dans le bureau de travail d’Emile, on peut encore voir une cheminée en gypserie aux armes des Martin de Roquebrune. Alban décède à Hyères le 28 juillet 1913
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LA VILLA DE LA MOUTTE
La résidence de la Moutte, que Marie-Thérèse préfère nommer villa plutôt que château, est l’endroit où Émile Ollivier aime le plus à se ressourcer dès qu’il peut s’échapper de Paris. Il y suit la saison des vendanges, apprécie la douceur du climat en hiver et le calme que lui procure la situation de sa demeure, cachée au bout delà presqu’île. La bastide, construite sur le site des salins en 1854 par les Martin de Roquebrune, est progressivement transformée en petit castel d’inspiration italienne par l’apport d’extensions, l’ajout de tourelles et d’une galerie reliant la Toscane (dépendance construite pour Démosthène). On pourrait parler d’ADN italien pour Ollivier tant son attachement à ce pays est fort : sa mère née en Italie, son père en exil à Florence, l’oncle Aristide négociant de Livourne, ses nombreux voyages avec Blandine puis Marie-Thérèse... Émile se passionne également pour Dante et Machiavel dont il maîtrise la langue dès son plus jeune âge. Puis viendra Pollone, d’où il écrit après trois ans d’exil : « Je voudrais emporter avec moi ce beau paysage en face de mes collines athéniennes de Saint-Tropez ». De retour dans sa villa provençale, au rythme de ses promenades quotidiennes dans le parc arboré et sa palmeraie, il reçoit ses proches, goûte les joies de la vie familiale et y rédige les dix-sept volumes de l’Empire Libéral.
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LE DOMAINE LA MOUTTE, DE LA BASTIDE AU CHÂTEAU
Dès l’acquisition du domaine en 1860, soucieux d’en faire « un nid familial », Emile Ollivier entreprend un chantier de transformation et d’agrandissement de la bastide afin de pouvoir y séjourner confortablement avec les siens. Son père Démosthène suit les travaux et le bâtiment principal se voit bientôt adjoindre deux ailes latérales. La première à l’ouest, dévolue à la lecture et à l’étude comprend la grande bibliothèque ; la seconde à l’est comprend une vaste salle à manger, une desserte et une cuisine. À l’entrée, répartis de part et d’autre d’un couloir, le bureau de travail et un salon. A l’étage, un long couloir dessert les chambres. Le tout est surmonté d’une balustrade à l’italienne. Plus tardivement, un second bâtiment, « la Toscane », est construit et relié au bâtiment principal par une galerie qui protège du vent. Débutés en 1882, les travaux s’achèvent en mars1883. Les 46 hectares constitués peu à peu offrent différents paysages. Aux classiques verger, potager et parcelles de vignes viennent s’ajouter à proximité immédiate du château une belle palmeraie, un parc arboré d'essences exotiques et une allée de palmiers qui mène jusqu’à la plage.
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L’OPPOSANT A L’EMPIRE
Le 27 février 1848, Émile Ollivier devient à 22 ans commissaire du gouvernement provisoire de la République dans les départements des Bouches-du-Rhône et du Var. Il est nommé par Alexandre-Auguste Ledru-Rollin, ministre de l’Intérieur et ami de son père Démosthène. Muté dans la Haute-Marne en juillet 1848, Ollivier est révoqué en janvier 1849 après la victoire de Louis -Napoléon Bonaparte aux élections présidentielles. Lors du coup d’État de Bonaparte le 2 décembre 1851, il est peu inquiété à l’inverse de son père, député, qui proteste énergiquement contre ce coup de force, ce qui lui vaut d’être arrêté puis expulsé à l’étranger. Élu député de la Seine en 1857, Émile Ollivier se résout à prêter serment à l’Empire pour pouvoir siéger au Corps législatif. Rapidement, il apparaît comme le principal orateur de la petite opposition des cinq députés républicains. Plutôt que de rechercher l’affrontement systématique avec le pouvoir, Ollivier s’attache à faire évoluer le régime vers le parlementarisme. Il est réélu en 1863 avec la vague républicain, mais sa rencontre avec Napoléon III en 1865 le coupe de ses amis républicains, bien qu’il décline les offres du gouvernement impérial.
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ET LA FRANCE DU SECOND EMPIRE
Pendant l’Empire, la France connaît une accélération économique et sociale sans précédent dans son histoire. Le pays entre dans la modernité grâce à la Révolution industrielle, favorisée par l’essor de la machine à vapeur. De grands chantiers s’ouvrent sur tout le territoire, le réseau de chemin de fer se développe, les navires à vapeur sont de plus en plus nombreux. Tandis que la capitale se transforme sous la direction du préfet Haussmann, d’autres grandes villes adoptent le modèle parisien. Dans de nombreuses communes plus modestes, on reconstruit les mairies, on crée de nouvelles fontaines... Avec son ministre Victor Duruy, l’Empereur relance l’instruction publique et de nouvelles écoles sont édifiées un peu partout sur le territoire. Le commerce connaît aussi sa mutation avec l’apparition des premiers grands magasins, comme Au Bon Marché en 1852. Napoléon III, favorable au libre-échange, encourage le commerce international. Mais l’Empire conserve sa dimension autoritaire et Émile. Ollivier, républicain modéré, conscient de la modernisation du pays, choisit d’œuvrer pour une libéralisation du régime. Il lutte pour que les ouvriers, souvent originaires des campagnes, ne soient pas laissés sur le bord du chemin.
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Le château de la Moutte
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Le château de la Moutte
Un palmier washingtonia.
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Le château de la Moutte
Le vestibule. Il est orné des reproductions des 7 sacrements II, de Nicolas Pousin. L'eucharistie.
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Le château de la Moutte
Le vestibule. Le baptême.
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Le château de la Moutte
Le vestibule.
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Le château de la Moutte
Le salon. La plage des salins où se trouve son tombeau.
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Le château de la Moutte
Le salon. Buste de Blandine Liszt, sa première épouse.
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Le château de la Moutte
Le salon. Deux vues de Saint-Tropez.
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Le château de la Moutte
Le salon. Le passe-plat.
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Le château de la Moutte
Le salon.
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